Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a appelé mardi l'Allemagne à "la retenue" dans la campagne électorale française alors que le soutien appuyé de la chancelière au président français Nicolas Sarkozy en vue de la présidentielle suscite des remous."Je conseille à tous les partis allemands une certaine retenue respectueuse dans la campagne électorale française", a déclaré le chef de la diplomatie après une rencontre avec son homologue hongrois, Janos Martonyi, à Berlin."Je ne crois pas qu'il soit judicieux de transposer les disputes partisanes allemandes dans la campagne électorale française et le gouvernement n'est de toute façon pas un parti dans la campagne électorale française", a-t-il ajouté.
Des voix se sont élevées mardi dans l'opposition allemande après que la chancelière conservatrice Angela Merkel eut apporté la veille à Paris son soutien à Nicolas Sarkozy, probable candidat à sa succession lors du scrutin présidentiel français les 22 avril et 6 mai.Le dirigeant du Parti social-démocrate (SPD/opposition), Sigmar Gabriel, a jugé "plutôt pitoyable" l'interview commune télévisée donnée lundi par les deux dirigeants.
Le chef des députés Verts au Bundestag, Jürgen Trittin, a estimé que, par son soutien marqué à un président qui "se trouve le dos au mur", Angela Merkel nuisait aux relations franco-allemandes et outrepassait la neutralité de la fonction de chancelière. Guido Westerwelle, dont le parti libéral est le partenaire minoritaire de la coalition gouvernementale, avait déjà critiqué ce week-end la chancelière pour ce soutien. Celle-ci avait toutefois insisté sur le fait qu'elle agissait en tant que dirigeante de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), un "parti ami" du parti de droite français UMP.