Son cas est unique au monde. Il y a encore deux ans, Anna, s'appelait Christophe et était un homme. Elle est aujourd’hui la première députée transsexuelle en activité, dans le monde. Une situation, particulière, qui est loin de faire l’unanimité en Pologne, l’un des pays les plus catholiques d’Europe.
Une députée prête pour le combat
Mais Anna Grodzka ne se décourage pas dans son combat, quotidien, pour l’égalité entre tous. Aujourd’hui, elle présente sa candidature, en tant que membre du Mouvement de Palikot (RP, gauche anticléricale), à un des postes de vice-président de la Diète, la chambre basse du Parlement. Là aussi, c’est une première que tente d’accomplir la députée dans cette Pologne ultracatholique, a annoncé jeudi le président de ce parti, Janusz Palikot.
Chaque parti qui forme un groupe parlementaire, il y a en six actuellement, peut avoir un vice-président de la chambre. Mais chaque candidature doit être approuvée par l'ensemble des 460 députés. "Si ma candidature est considérée comme une provocation, c'est très bien. Ma mission a toujours été de veiller à ce que les gens soient traités de façon égale", a déclaré Anna Grodzka à la presse.
La droite catholique sur le qui-vive
L'annonce de sa candidature intervient quelques jours après le rejet à la Diète, grâce aux voix de la droite catholique, de trois projets de lois destinés à introduire en Pologne l'union civile pour les couples homosexuels et hétérosexuels. La droite catholique a d'ores et déjà déclaré qu'elle ne soutiendrait pas la candidature d'Anna Grodzka à la vice-présidence de la chambre.
La première députée transsexuelle à avoir exercé était la Néo-Zélandaise Georgina Beyer. Elle a été en exercice de 1999 à 2007.