La coalition occidentale ne parvient pas à l’heure actuelle à venir à bout de l’Etat islamique, en Irak comme en Syrie. Alors que des voix commencent à s’élever pour l’envoi de troupes pour contrer l’avancée du groupe djihadiste, le numéro 2 de la diplomatie américaine, Antony Blinken, refuse d’envisager cette hypothèse, dans une interview accordée à Europe 1 et qui sera diffusée en intégralité mardi matin à 7h45. "L’idée d’intervenir avec des dizaines, voire des centaines de milliers de soldats étrangers dans ces pays n’est pas un bon moyen d’avoir des progrès qui peuvent durer", estime le secrétaire d’Etat adjoint.
"Ce n’est pas une question d’échec". Cette prudence de la diplomatie et de la Défense américaine version Obama tranche singulièrement avec la politique menée par George W. Bush il y a dix ans. L’ancien président américain avait envoyé ses troupes en Afghanistan, puis en Irak, sans parvenir à stabiliser la situation dans la région. "Ce n’est pas une question d’échec, mais une question de quel est le moyen le plus intelligent de mener notre politique", répond Antony Blinken quand on lui demande si cette politique était un aveu d’impuissance après l’intervention américaine en Irak.
Aider les forces irakiennes et les forces modérées syriennes. Le numéro 2 de la diplomatie américaine se dit en revanche prêt à envoyer des troupes pour former ou conseiller leurs alliés en Irak et en Syrie, dans la lutte contre l'Etat islamique. "Des spécialistes qui peuvent aider les forces irakiennes ou les forces modérées syriennes, ça c’est tout à fait possible. Mais voir ce qu’on a vu dans le passé, c'est-à-dire des dizaines de milliers de soldats de l’ouest, ce n’est pas une bonne méthode pour le succès", répète Antony Blinken.
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