Mardi, le soldat franco-israélien Gilad Shalit a enfin retrouvé sa famille après avoir passé plus de cinq ans aux mains du Hamas. C’est l’issue qu’espère Nicolas Sarkozy pour Salah Hamouri, ce Franco-Palestinien détenu en Israël depuis 2005. Le président français a exprimé, lors d’un entretien accordé mardi à Radio J, RCJ, et l’AFP, sa volonté de voir Salah Hamouri faire partie des prisonniers palestiniens libérés en échange de Gilad Shalit. "Nous l'avons demandé avec insistance" aux Israéliens car "comme tout citoyen français", Salah Hamouri "a le droit à la protection et à l'attention du gouvernement de la République française", a affirmé Nicolas Sarkozy.
477 prisonniers palestiniens, dont 27 femmes, en majorité des condamnés à perpétuité, ont été libérés mardi en même temps et en échange de Gilad Shalit. 550 autres doivent être libérés dans les deux mois, conformément à l'accord conclu le 11 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de l'Egypte. C’est parmi cette seconde vague de libération que Nicolas Sarkozy espère voir celle de Salah Hamouri.
Double accusation
Salah Hamouri est né en 1985 d’une mère française et d’un père palestinien. Étudiant en sociologie, il avait intégré l’université de Bethléem après son baccalauréat obtenu dans un établissement chrétien de Jérusalem.
En 2005, il a été inculpé par Israël, accusé d’avoir projeté un attentat contre le rabbin Ovadia Yossef ainsi que d’appartenir au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). Selon l’accusation, Salah Hamouri connaissait Moussa Darwish qui, lui, avait reconnu le projet de passer devant la maison du rabbin en moto et d'ouvrir le feu. Dans un premier temps, Salah Hamouri avait nié les faits qui lui étaient reprochés. Mais, après trois ans de détention, sur les conseils de son avocate israélienne, il a finalement négocié afin d’obtenir une peine moins importante malgré l’absence de preuves sur son implication dans le projet d’assassinat. Il a donc plaidé donc coupable et a été condamné à sept ans de prison le 17 avril 2008 quand Moussa Darwish, lui, a écopé de douze ans de prison.
"L’armée cherchait des armes, des plans"
La mère de Salah pour qui le procès a été partial s’est confiée au micro d’Europe 1 : "Il a été arrêté à un check-point à Ramallah. Il est resté en interrogatoire pendant près de trois mois. Et c’est au bout d’un mois qu’on a su par la presse de quoi il était accusé. Entre temps, l’armée israélienne avait fouillé notre maison de fond en comble mais sans rien trouver. Ce qu’ils cherchaient, c’était des armes, des plans ou je ne sais quoi. Mais rien n’a pu être trouvé"
En 2009, Salah Hamouri avait demandé une libération anticipée qui lui a été refusé par la commission israélienne chargée de statuer sur son sort.