Après l'attentat, Hariri accuse la Syrie

© MAX PPP
  • Copié
avec agences , modifié à

Le chef de l'opposition libanaise a pointé du doigt le président syrien Bachar al-Assad.

Il était sans doute la cible principale de l'attentat à la voiture piégée qui a fait huit victimes dans le centre-ville de Beyrouth vendredi : le général Wissam al-Hassan était le chef des renseignements des Forces de sécurité intérieure. Il était aussi, et surtout, un musulman sunnite proche de Saad Hariri, le chef de l'opposition libanaise opposée au régime de Bachar al-Assad à Damas.

D'où cette réaction de Saad Hariri qui n'a pas tardé : "Nous accusons Bachar al-Assad d'avoir assassiné Wissam al-Hassan, le garant de la sécurité des Libanais", s'est insurgé l'ex-Premier ministre à une chaîne libanaise. "Qui a tué Wissam al Hassan ? C'est clair comme le jour. Il est certain que le peuple libanais ne restera pas muet après ce crime odieux et moi, Saad Hariri, je jure que je ne resterai pas silencieux", a-t-il ajouté.

"C'est un coup sévère"

Pour le dirigeant druze libanais Walid Joumblatt, la mort du général Hassan porte un coup à la sécurité du Liban. "Il était notre protecteur. C'est un coup sévère mais nous n'avons pas peur et nous ne devrions accuser personne au Liban même, afin de ne pas donner à Assad une excuse pour s'emparer du Liban", a-t-il dit à la télévision libanaise.

>> LE POINT DE VUE DE - Liban-Syrie : "un risque d'embrasement"

Cet attentat survient alors que la guerre fait rage entre les rebelles et les troupes du régime de Bachar al-Assad en Syrie voisine. Et le régime syrien avait déjà été pointé du doigt dans une série d'attentats et d'assassinats qui avaient visé entre 2005 et 2008 des personnalités politiques en majorité hostiles à Damas, notamment l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, père de Saad.

>> TEMOIGNAGE E1 - "C'est la panique"

Sans porter des accusations directes, l'analyse d'une importation du conflit en Syrie au Liban est partagée par plusieurs chancelleries. "Nous avons dit depuis des semaines et des mois que nous redoutions une montée des tensions, notamment communautaires, au Liban, qui résulterait d'un débordement du conflit en Syrie", a rappelé la porte-parole du département d'Etat américain, Victoria Nuland. François Hollande a lui appelé les responsables libanais à protéger leur pays de "toutes les tentatives de déstabilisation, d'où qu'elles viennent".