REPORTAGE - Le pays peine à se reconstruire après la période Kadhafi et n’a accueilli qu’un millier de touristes l’an passé.
L’INFO. Les pays où la révolution arabe a eu lieu tentent de faire revenir les vacanciers. C’est l’une des tendances du salon international du tourisme qui se tient à Paris, Porte de Versailles, jusqu'à la fin de la semaine. Un pays a mis d'importants moyens pour faire valoir ses richesses : la Libye. Sauf que le pays est toujours en proie à des troubles après la mort de l’ex-dirigeant Mouammar Kadhafi, tué par les rebelles en octobre 2011.
1.900 km de littoraux. Juste à côté du stand Maroc toujours bondé, l’espace réservé à la Libye a du mérite. Il n’est pas franchement rempli malgré les nombreuses affiches de ruines romaines ou les dunes de sable sur les cartes postales. Les deux représentants du ministère libyen du Tourisme tentent de convaincre les passants. "2014 sera l’année du tourisme. On a près de 1.900 kilomètres de littoraux. On a des ruines romaines, des cités entières et aussi, il y a le désert. Beaucoup d’endroits sont sûrs maintenant", assurent les autorités.
Des visites d’anciens palais de Kadhafi. L’un des rares visiteurs, Stéphane Chevalier, est accueilli avec du thé et des pâtisseries. Il représente plusieurs voyagistes. Pour lui vendre un pays où Al-Qaïda prospère dans le désert, Ichrak Ben Abdallah utilise tous les arguments y compris ce qu’elle appelle le "tourisme de la révolution". Son agence réfléchit à organiser des visites d’anciens palais de Kadhafi. "C’est très intéressant de visiter un pays après la révolution. C’est à voir, la révolution du peuple arabe", affirme-t-elle. "Ça donne envie de venir. Il y a beaucoup de révolutions mais ce n’est pas grave. Par contre, je ne sais pas si j’irais en famille", rétorque ce visiteur.
L’an dernier la Libye a accueilli à peine un millier de touristes. Selon le site Internet du Guide du routard, "les infrastructures, hôtels, restaurants, n’en sont encore qu’à leurs balbutiements, et les transports en commun pour se rendre sur les sites touristiques sont quasiment inexistants", ce qui explique cette faible présence dans ce pays méditerranéen.
La mise en garde du Quai d’Orsay. Sur le site Internet du ministère des Affaires étrangères, la carte du pays est presque toute rouge, ce qui signifie que la plupart des zones sont "formellement déconseillées". Seule la bande côtière allant de la frontière tunisienne à Misrâtah est de couleur "orange", ce qui signifie "déconseillée sauf raison impérative". Le Quai d’Orsay précise qu’il vaut mieux "éviter tout voyage non professionnel à destination de la Libye". La raison ? "L’insuffisant déploiement des forces de sécurité, la prolifération des armes et la présence de différents groupes armés", précise le ministère. Un contexte qui, selon les autorités françaises, "favorise par ailleurs le développement de la délinquance et de la criminalité de droit commun (braquages, carjackings)".