"Je suis ravi, c'est la décision que nous attendions". Joint par Europe1, Me Marc Bonnant, l'avocat genevois de Souha Arafat, la veuve du leader palestinien, a fait part de sa satisfaction après l'ouverture mardi par le parquet de Nanterre d'une information judiciaire pour assassinat concernant la mort du chef de l'Autorité palestinienne.
"Des vraisemblances confinant à la certitude"
"Les expertises faites en Suisse mettent en évidence qu'Arafat, selon des vraisemblances confinant à la certitude, est mort empoisonné. Cette hypothèse doit être vérifiée", a fait valoir l'avocat qui a appelé à "des analyses et expertises complémentaires".
Me Bonnant a encore souligné que Souha Arafat attendait l'ouverture de cette information judiciaire pour donner son "accord formel" à l'exhumation de la dépouille du Raïs. L'Autorité palestinienne avait, de son côté, déjà fait savoir qu'elle y était favorable.
Peut-être "d'immenses incidences"
"Les conclusions probables auront d'immenses incidences, c'est une raison de plus pour qu'elles soient formulées dans le cadre d'une enquête judiciaire rigoureuse", estime l'avocat qui redoute malgré tout une enquête "compliquée et longue".
Si la thèse de l'empoisonnement se vérifiait, "le juge partira sûrement à la recherche du ou des auteurs", a estimé l'avocat. A ce sujet, "Souha Arafat n'entend pas qu'il y ait des récupérations politiques", a insisté l'avocat.
Mais le temps presse : "le polonium se dissipe, et plus on ira vite, plus il y a de chances de trouver des traces scientifiquement exploitables", a expliqué l'avocat en assurant que les experts suisses pensaient que cela était possible, même huit ans après la mort de Yasser Arafat.