Il était muni d’un matériel que n’aurait pas renié James Bond. Un agent de sécurité a été pris sur le fait alors qu’il était en train de filmer des syndicalistes dans une usine d’ArcelorMittal en Belgique, à l’aide d’un stylo-caméra. Le syndicat belge FGTB entend lancer une action en justice contre la direction d’ArcelorMittal, rapporte la RTBF.
Les faits se sont déroulés lors d’une assemblée générale à Liège, en octobre dernier. Avant de s’exprimer devant 700 salariés, quelques syndicalistes discutent de manière informelle, à voix basse. L’un d’eux remarque alors un agent de sécurité visiblement curieux. Dans la poche de sa veste, un stylo, placé un peu trop en évidence. L’objet est confisqué par Didier, qui se rend compte qu’il s’agit d’un stylo-caméra.
Des vidéos de très bonne qualité
"Il y avait une clé USB dans le stylo", a-t-il raconté à Europe 1. "Les vidéos sont de très bonne qualité, les visages des personnes sont très bien reconnaissables", précise-t-il. Pour Jean-Luc Rader, du FGTB, la direction d’ArcelorMittal a clairement fait pression sur les agents de sécurité pour qu’ils espionnent l’activité syndicale.
"La majorité des gardes là-bas sont des travailleurs qui sont passés par les lignes de production, qui à un moment ont bifurqué vers le gardiennage", a-t-il affirmé sur Europe 1, ajoutant que ces agents ne sont "pas des Robocops habitués à faire les cow-boys". Donc, poursuit-il, "si certains se sont laissés aller à des choses pas très clean, c’est suite à des pressions, sur demande ou recommandation de la direction".
Cette dernière dément de son côté catégoriquement être impliquée et dénonce une initiative personnelle d’un gardien, qui n’a pas agi sur commande.