Le train n'a pas freiné en entrant en gare à Buenos Aires. Au moins 550 passagers sont blessés.
Un accident de train a fait 49 morts et au moins 550 blessés mercredi à Buenos Aires, en Argentine. Quatre heures durant, les secouristes ont découpé les toits des premiers wagons avec pinces et meuleuses pour atteindre les passagers piégés par les tôles broyées du train. Le train n'aurait pas freiné à son entrée en gare et a percuté le heurtoir d'un quai de la station Once à Buenos Aires.
"Des wagons se sont encastrés les uns dans les autres"
Selon les premières informations du ministère des Transports, "le train est entré dans la gare à 20 km/h et a percuté le heurtoir" en bout de quai sans freiner, vers 08 heures locales (midi, en France). "L'accident est très grave. Des wagons se sont encastrés les uns dans les autres et l'un d'eux est entré de six mètres dans un autre", a expliqué le ministre Juan Pablo Schiavi. "Nous supposons que les freins étaient défectueux", a-t-il ajouté.
"Il ne freine pas ! Il ne freine pas !"
"Le train est entré très vite en gare. Soudain, des gens me sont tombés dessus, mais ça ne ressemblait pas à un choc, la sensation était plutôt qu'on tombait", témoigne Ariel, 35 ans, qui se trouvait dans le train. "J'ai vu venir le train d'une façon anormale. J'ai commencé à crier : 'Il ne freine pas ! Il ne freine pas !' parce que je me suis rendu compte que le bruit n'était pas normal. J'ai été repoussé en arrière quand j'ai senti l'impact, c'était comme une explosion", raconte Alfredo, 28 ans, qui attendait un autre train sur le quai. "Les portes se sont ouvertes et j'ai cassé les vitres pour sauver deux femmes. Après, j'ai aidé un homme qui avait le corps à l'extérieur mais avec les jambes coincées. Derrière lui, il y avait deux femmes mortes", poursuit-il.
"Tout est filmé et pourra être étudié" pour les besoins de l'enquête, a assuré le ministre des Transports. Des images amateurs diffusées sur des chaînes de télévision locales montraient des passagers prisonniers des tôles, tentant de s'extirper de wagons bleu et blanc siglés TBA accidentés.
Regardez les images :
"Les infirmiers ne peuvent pas faire face"
A cette heure de pointe, plus de 800 passagers étaient à bord du train. "Il y a des gens ensanglantés avec des fractures. Les infirmiers ne peuvent pas faire face", a témoigné sur une chaîne de télévision locale un passager prénommé Ezequiel. Selon des images des médias locaux, beaucoup de passagers étaient pris en charge directement dans la gare. Plus de 20 ambulances des services d'urgences de l'agglomération ont été dépêchées sur les lieux alors que les blessés les plus grièvement atteints étaient sortis dans la rue, où la circulation a été interrompue, sur des civières et transportés vers les deux hélicoptères.
Un enquête est en cours, mais Monica Slotauer, un agent d'entretien, a assuré que "les freins ont lâché. C'est dû au manque d'investissements sur cette ligne". Le matériel roulant date des années 60. Le réseau, exploité par des entreprises privées et subventionné par l'Etat, est surchargé, vétuste et affecté par de fréquents accidents et retards.