Le raz-de-marée électoral que prédisaient les sondages a bel et bien eu lieu. Sans surprise, la présidente argentine Cristina Kirchner a été réélue confortablement lundi, et ce dès le premier tour.
Après dépouillement dans 40% des bureaux de vote, la "Reina Cristina" (la reine Christine) arrive en tête du premier tour avec 53% des suffrages, soit 36 points d'avance sur son plus proche rival, le socialiste Hermes Binner. Du jamais vu depuis Juan Domingo Peron, vainqueur en 1973 avec 62% des suffrages. La raison de ce succès électoral : une croissance qui lui attire les faveurs de tous les milieux sociaux et une opposition divisée.
Les faveurs de la classe populaire
A 58 ans, la présidente sortante a donc réussi un spectaculaire renversement de tendance après avoir vu sa cote de popularité dégringoler au début de son premier mandat. Elle sort renforcée de ce scrutin pour poursuivre sa politique économique interventionniste, qui plaît à une majorité de la population mais mécontente les investisseurs.
Outre son électorat traditionnel des classes populaires, une bonne partie des classes moyennes auraient en effet voté pour elle, tout comme certains chefs d'entreprises et des banquiers en quête de stabilité économique.
Elle porte toujours le deuil de son mari
Cristina Kirchner bénéficie aussi de la situation économique de l'Argentine, qui affiche une croissance de 8% par an en moyenne depuis 2003. La consommation est en plein boom, avec 4% d'augmentation par an, et le taux de chômage dépasse à peine 7%. Elle a également su faire la paix avec les classes moyennes et apparaît aujourd'hui comme quelqu'un de raisonnable et modéré.
Et plus d'un an après, elle continue de s'habiller en noir pour porter le deuil de son mari, devenu une arme politique. La mort de Nestor Kirchner, président du pays de 2003 à 2007, terrassé par une crise cardiaque à ses côtés, lui a également permis de donner d'elle une image beaucoup moins autoritaire.