Un pas en avant dans l''enquête sur la mort des deux Françaises dans la zone de Salta. Après avoir entendu un villageois de la région, les policiers ont dit avoir retrouvé des vêtements, déchirés, qui pourraient appartenir aux deux victimes. Mais les enquêteurs ont démenti avoir retrouvé une tente, comme plusieurs médias argentins l'avaient affirmé dans un premier temps. Ce même témoin a dit avoir entendu des coups de feu dans la région.
Une carte en français, écrite à la main, aurait aussi été retrouvée dans les environs, rapporte le journal argentin Clarin. Le juge a fait appel à un interprète pour la traduire.
Premières perquisitions jeudi
Autre piste sérieuse selon les informations recueillies par Olivier Ubertalli, l'envoyé spécial d'Europe 1 sur place, les deux jeunes filles auraient été vues le week-end avant la découverte de leurs corps dans des fêtes VIP de la région, où se rencontrent riches étrangers et membres de la haute bourgeoisie locale. Une thèse soutenue par l'avocat du suspect encore détenu jeudi, dans une interview à une radio de Salta rapportée par le journal Los Andes. Il considère que des hommes de pouvoir sont liés au double meurtre.
Les premières perquisitions de domiciles auraient lieu jeudi, selon les informations d'Olivier Ubertalli.
Le vendeur présumé de l'arme encore entendu
Reste que pour le moment, les policiers n'ont aucune piste avérée sur les onze à douze jours entre la disparition des deux étudiantes et la découverte de leurs corps. Ils attendent désormais que l'ADN parle.
Du côté des suspects, un homme avait été arrêté dans la nuit de lundi à mardi, mais les faits dont il est soupçonné seraient sans rapport direct avec le double meurtre. Lors de son interrogatoire, l'homme de 24 ans a reconnu avoir vendu une arme de calibre 22, qui pourrait être l'arme du crime. Il a aussi impliqué un autre homme. Ce nouveau suspect, actuellement recherché par la police, travaille à Cordoba, à 750 km des lieux du crime, mais était présent dans la région au moment du drame/
Des bavures policières ?
La police avait déjà entendu au cours des derniers jours deux témoins. Quatre suspects avaient par ailleurs déjà été arrêtés, puis relâchés. Dont un loueur de chevaux de 43 ans. "Ils m'ont frappé sur tout le corps pour me faire dire que je suis le coupable. Je n'ai pas d'armes dans ma maison, je n'ai même pas de fronde pour chasser les oiseaux", a-t-il affirmé dans un sanglot après avoir été libéré. Pressés par le gouverneur de Salta, les policiers font preuve d’un excès de zèle, voire de bavures. Plusieurs habitants de la Quebrada de San Lorenzo, la zone du crime, ont dénoncé des mauvais traitements infligés par policiers. Le gouvernement a promis d’en finir avec ces pratiques.
Quatre touristes argentins, arrivés cinq minutes après les deux Françaises dans le sentier, sont également activement recherchés. Les enquêteurs recherchent également un guide de montagne de Salta. L’homme aurait marché en compagnie des jeunes femmes sur une partie du sentier. Enfin, les policiers enquêtent sur un trafic de faux guides.
Les policiers tentent aussi de comprendre pourquoi l’auberge dans laquelle logeaient les deux touristes a tardé à donner l'alerte quant à leur disparition. L’hôtel aurait ainsi prévenu les autorités le 20 juillet, soit cinq jours après le dernier passage des deux Françaises à l’hôtel.
Tuées dix jours après leur entrée sur le site
Les corps des deux Françaises ont été découverts vendredi, sur un chemin de randonnée de la zone très touristique de Salta. Elles sont entrées sur le site de randonnée le 15 juillet. L'hypothèse d'une séquestration de plusieurs jours est écartée désormais par les enquêteurs argentins.
Selon le journal argentin Clarin, la jeune femme de 29 ans aurait vu son amie se faire violer et tuer, avant d'agoniser plusieurs heures et de mourir à son tour. Elle aurait tenté de fuir, mais aurait trébuché et serait tombée. L'agresseur aurait alors tenter de l'achever d'une balle dans l'épaule. Un tir qui ne l'aurait pas tuée directement, mais aurait causé une blessure mortelle, causant une lente hémorragie.
D'après de nouvelles informations de Clarin mercredi, la Française de 29 ans a eu, d'après les résultats de l'autopsie, "une relation sexuelle peu avant sa mort, mais sans violence". "Cela n'indique pas nécessairement que la relation était consentie, mais peut-être qu'elle s'est résignée et qu'elle n'a pas lutté", selon cette source.