La justice argentine travaille désormais sur deux scénarios, après le meurtre des deux touristes françaises retrouvées mortes le 29 juillet : le vol qui aurait mal tourné ou le crime sexuel, selon les informations obtenues par Olivier Ubertalli, l'envoyé spécial d'Europe 1.
Un vol qui aurait mal tourné
Selon les aveux croisés de certains des suspects, tout se serait déroulé le 15 juillet. Les Françaises auraient débuté leur randonnée dans la réserve naturelle de San Lorenzo. Près du lieu dit "le mirador", à 1.600 mètres d’altitude, un groupe d’Argentins les aurait abordées avec l’intention de dérober leur appareil photo et leur téléphone portable. Les Françaises auraient résisté. Les agresseurs, qui disposaient d’un pistolet et d'objets tranchants, se seraient alors agacés et seraient devenus violents.
Les Françaises auraient ainsi été frappées et conduites à l’écart du chemin de randonnée. Cachés par la végétation dense, les agresseurs auraient ensuite violé et abattu les jeunes femmes. Un déchaînement de violent qui pourrait avoir été favorisé par l'usage d'une drogue, très courante en Argentine.
Les auteurs du crime auraient indiqué aux enquêteurs s'être ensuite dispersés, avant de tenter de brouiller les pistes. Avec un complice guide touristique, ils auraient ainsi modifié le registre des entrées du chemin de randonnées en indiquant qu'un groupe de jeunes de Cordoba serait entré dans la réserve juste après les Françaises. Cette mention aura mis effectivement, dans un premier temps, les enquêteurs sur une fausse piste.
La piste criminelle
L'autre scénario envisagé par les enquêteurs serait celui de la piste sexuelle. Les assassins pourraient avoir voulu violer les deux Françaises, avant de leur voler des effets personnels dans le but de les revendre.
Le rôle présumé de chaque suspect se précise
La police détient actuellement sept suspects dans cette affaire : les six personnes arrêtées au cours du week-end dernier ainsi qu’un autre habitant de la région, Daniel, arrêté mardi. Tous habitent à moins de deux kilomètres de l’entrée de la réserve naturelle où les victimes ont été retrouvées.
Leur implication dans le double meurtre des Françaises ne fait pas de doute pour les enquêteurs : lors des perquisitions, un pistolet de calibre 22 qui pourrait être l'arme du crime, mais aussi un téléphone portable, des vêtements appartenant aux victimes, et un appareil photo contenant quelques 150 clichés des deux jeunes touristes ont été saisis.
Le portable a permis de localiser les meurtriers présumés
Toujours d'après les interrogatoires recoupés, Daniel, l'ouvrier de 24 ans arrêté mardi, serait l'auteur des coups de feu. Les violeurs présumés seraient le guide touristique et l'employé d'un quartier résidentiel huppé tout proche. La seule femme détenue se serait vue offrir par son petit ami le téléphone portable dérobé. Lorsqu’elle l’a allumé vendredi dernier, les policiers ont pu localiser les meurtriers présumés des Françaises.
Le degré d'implication de chacun des suspects doit encore être précisé car tous s'accusent mutuellement. La police dispose pour cela des empreintes génétiques des agresseurs recueillies sur les corps des victimes.