L'actu. Un mois après le massacre de Newtown, et face à des familles des victimes de la tuerie de l'école primaire Sandy Hook et des enfants lui ayant écrit après ce drame, Barack Obama a dévoilé mercredi un plan très attendu pour lutter contre la violence due aux armes. Un "plan" ou plus précisément une feuille de route, puisque le président américain n'a pas multiplié les annonces concrètes, préférant en appeler au Congrès sur ce dossier très sensible politiquement. Mais "nous ne pouvons plus retarder" une action sur le contrôle de la circulation des armes, a-t-il répété.
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Ce qu'Obama a d'ores et déjà validé. Le président des Etats-Unis a annoncé qu'il allait d'ores et déjà signer 23 mesures réglementaires. Ces décrets requièrent notamment un renforcement de la vérification des antécédents des acheteurs d'armes, et ordonnent aux agences gouvernementales d'étudier de nouvelles façons d'empêcher des personnes "dangereuses" d'y avoir accès.
Les réformes qui sont désormais dans le camp du Congrès. Barack Obama a proposé de limiter à dix le nombre de balles par chargeur, dispositif qui avait expiré en 2004 faute de soutien parlementaire. Il compte également proposer de durcir la législation visant à réduire la contrebande d'armes. La première audition parlementaire pour examiner les mesures du président Obama, et d'autres, se tiendra le 30 janvier au Sénat.
Pourquoi la bataille s'annonce rude. L'interdiction des armes d'assaut, l'une des grandes mesures proposée mercredi par Barack Obama, se heurte à la froideur, voire la fin de non-recevoir de nombreux élus du Congrès, à commencer par les républicains qui disposent du pouvoir de bloquer toute législation. Sans l'accord des patrons du groupe, aucun texte ne peut même atteindre l'hémicycle pour un vote, assurant Barack Obama d'un échec cinglant à moins d'un spectaculaire retournement de position. Conscient des obstacles, le président a appelé les Américains à faire pression sur leurs élus. "Demandez-leur ce qui est le plus important : avoir une bonne note du lobby des armes, qui finance leurs campagnes, à tout prix ? Ou rassurer les parents qui déposent leurs enfants à l'école primaire ?"
La NRA s'insurge. Le lobby américain pro-armes a estimé mercredi que les mesures annoncées par Barack Obama n'étaient pas la réponse adéquate face à "la crise" que traversent les Etats-Unis. "S'attaquer aux armes et ignorer les enfants n'est pas la solution face à la crise à laquelle nous sommes confrontés", estime la National Rifle Association (NRA), qui a proposé après le massacre d'écoliers à Newtown (Connecticut, nord-est) de poster des gardes armés devant chaque établissement scolaire.