#L'ESSENTIEL
• Jean-marc Ayrault a dénoncé dimanche soir un "crime contre l'humanité"
• Le régime syrien a autorisé l'ONU à enquêter près de Damas sur l'utilisation d'armes chimiques. Les experts commenceront leur travail lundi.
• Londres craint qu'il ne soit trop tard pour trouver des preuves de recours à des armes chimiques
• Médecins sans frontières fait état de la mort de 355 patients "présentant des symptômes neurotoxiques".
• Barack Obama et David Cameron ont examiné les options militaires contre Damas. Les États-Unis ont annoncé le déploiement de moyens militaires "pour faire face à toutes les éventualités"
#SUR LE TERRAIN
• L'enquête de l'ONU autorisée... Le régime syrien a autorisé l'ONU à enquêter "immédiatement" près de Damas sur les accusations de recours aux armes chimiques."Un accord a été conclu aujourd'hui à Damas entre le gouvernement syrien et les Nations unies durant la visite de la haute représentante de l'ONU pour le désarmement, Angela Kane, pour permettre à l'équipe des Nations Unies, dirigée par le professeur Aake Sellström d'enquêter sur les allégations d'usage d'armes chimiques dans la province de Damas", a indiqué le ministère syrien des Affaires étrangères dans un communiqué. Les experts commenceront leur travail lundi.
•...mais Londres craint qu'il ne soit trop tard. "La plupart des preuves pourraient avoir été détruites". Voilà ce que craint le ministre britannique des Affaires étrangères. "D'autres preuves peuvent avoir été endommagées au cours des derniers jours et d'autres peuvent avoir été trafiquées", a-t-il encore dit dimanche. Dans le sillage de Washington, le ministre britannique a déploré que le régime syrien ait tardé à autoriser les experts de l'Onu à se rendre sur place, permettant la disparition de preuves. "Nous devons êtres réalistes sur ce que l'équipe des experts de l'ONU peut obtenir" maintenant, a encore commenté William Hague.
• 355 patients "présentant des symptômes neurotoxiques", selon MSF. Médecins sans frontières a fait samedi état de la mort de 355 patients "présentant des symptômes neurotoxiques", tout en restant prudent sur leur origine. L'ONG est la première source indépendante à évoquer autant de morts dans cet incident. Pour Bart Janssens, directeur des opérations à MSF, "les symptômes qui nous ont été rapportés [...] suggèrent fortement l'exposition massive à un agent neurotoxique".
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• Présence militaire américaine renforcée. L'US Navy s'apprête à renforcer sa présence en Méditerranée en raison des derniers développements de la situation en Syrie, a-t-on appris auprès du Pentagone. Chuck Hagel a laissé entendre clairement qu'il s'agissait de positionner des forces navales en vue d'une éventuelle intervention militaire. La marine américaine disposera ainsi de quatre destroyers dans la région, soit un de plus que prévu, mais, souligne-t-on à Washington, elle n'a reçu aucun ordre d'intervention à ce jour. Quelques heures auparavant, Barack Obama avait mis en garde contre toute nouvelle intervention militaire américaine au Moyen-Orient.
#LA DIPLOMATIE
• Hollande pointe Damas du doigt, Ayrault dénonce "un crime contre l'humanité". Le président François Hollande s'est entretenu dimanche de la Syrie avec son homologue américain Barack Obama, auquel il a indiqué "que tout concordait pour désigner le régime de Damas comme l'auteur" des attaques chimiques du 21 août, a indiqué l'Elysée. "Les deux présidents ont convenu de rester en étroit contact pour apporter une réponse commune à cette agression sans précédent", ajoute la présidence dans un communiqué. Idem pour le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius qui a estimé dimanche qu'il n'y avait "aucun doute" sur l'attaque à l'arme chimique et sur la "responsabilité" du régime syrien. Quant à Jean-marc Ayrault, il a déclaré dimanche que "la communauté internationale ne pouvait pas laisser faire ce crime contre l'humanité", écartant toutefois implicitement toute action immédiate de la France.
• Les Etats-Unis ont "peu de doutes". Le président américain et le Premier ministre britannique sont convenus samedi que la Syrie avait probablement perpétré une attaque aux armes chimiques. Les deux dirigeants, qui ont discuté au téléphone, ont examiné des options militaires contre Damas. Une série précise de possibilités de riposte à une utilisation d'armes chimiques en Syrie a été présentée samedi à Barack Obama, lors d'une réunion à la Maison-Blanche avec ses conseillers à la sécurité nationale. Dimanche, les Etats-Unis ont assuré avoir "très peu de doutes" quant à l'utilisation le 21 août par le régime syrien d'armes chimiques, a indiqué dimanche à l'Agence France-Presse, un responsable américain. Il a en outre jugé pas "crédible" l'accès proposé par Damas à des enquêteurs de l'ONU sur le site de l'attaque présumée, dans la banlieue de la capitale syrienne.
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• La mise en garde de Moscou. La Russie a mis en garde dimanche les Occidentaux, qui appellent au recours à la force, contre une répétition de "l'aventure" en Irak. "Tout cela ne peut que nous rappeler les événements d'il y a dix ans, quand, en prenant pour prétexte des informations mensongères sur la présence en Irak d'armes de destruction massive, les Etats-Unis, en contournant l'ONU, se sont lancés dans une aventure, dont tout le monde connaît maintenant les conséquences", a déclaré le porte-parole de la diplomatie russe dans un communiqué.
• Téhéran monte au créneau. Un haut commandant des forces armées iraniennes, principal allié régional de la Syrie, a mis en garde dimanche Washington, promettant de "dures conséquences" si les États-Unis franchissaient "la ligne rouge" en Syrie. L'Iran a, par ailleurs, assuré samedi qu'il existait des "preuves" que les groupes rebelles syriens avaient utilisé des armes chimiques. Quant au régime de Bachar al-Assad, il a également accusé les rebelles d'avoir utilisé des armes chimiques dans le quartier de Jobar, à la périphérie de Damas.
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• L'opposition dément. "La Coalition nationale syrienne rejette en bloc les informations mensongères relayées par le régime d'Assad et considère qu'il s'agit d'une tentative désespérée pour détourner l'attention de ses crimes répétés et méthodiques à l'encontre des civils syriens", a indiqué dans un communiqué l'opposition syrienne samedi.