Le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, a accusé mercredi le président syrien Bachar al-Assad d'être passé au "plan B" dans sa lutte contre les rebelles, c'est à dire à l'"épuration ethnique" de certaines régions de Syrie. "Je l'ai expliqué à Kerry : le grand massacre de Banias est une nouvelle étape dans les attaques menées par le régime" de Damas, a-t-il déclaré au quotidien turc Hürriyet, citant une récente conversation téléphonique avec son homologue américain John Kerry.
"Ce qui nous inquiète dans l'affaire de Banias, c'est le passage à une stratégie d'épuration ethnique d'une certaine région dès lors que le contrôle de l'ensemble du pays n'est plus possible", a poursuivi le ministre turc. Au moins 62 corps ont été découverts samedi dans un quartier de Banias, dans l'ouest syrien, pris d'assaut la veille par les forces du régime de Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'OSDH a affirmé que les forces supplétives de l'armée, et notamment des chabbihas (milices favorables au régime), avaient "tué par balle, poignardé ou brûlé" ces personnes.