Après cinq mois d’une répression qui a fait plus de 2.000 morts, la communauté internationale a (enfin) décidé d’accentuer la pression sur Bachar al-Assad. Les Etats-Unis d’un côté, les puissances européennes de l’autre, ont ainsi demandé, jeudi, au président syrien de "quitter le pouvoir" sans plus attendre.
Des propos qui font suite à la publication d'un rapport du Haut-commissariat aux droits de l'homme de l'ONU, qui pointe les "graves violations des droits de l'homme" en Syrie contre les manifestants, parlant de possibles "crimes contre l'humanité". Ce rapport de 12 pages appelle le Conseil de sécurité de l'ONU à "envisager de saisir la Cour pénale internationale sur la situation en Syrie".
L’Europe parle d’une seule voix
Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et David Cameron ont publié un communiqué commun se prononçant pour "de nouvelles sanctions fermes" contre son régime. Le président français, la chancelière allemande et le Premier ministre britannique ont également exhorté le pouvoir syrien "à mettre fin immédiatement à toute violence, à libérer les prisonniers de conscience et à permettre aux Nations-Unies de conduire sans entrave une mission d'évaluation de la situation".
Les trois pays estiment ensuite "que le président Assad, qui a recours à la force militaire brutale contre son propre peuple et qui porte la responsabilité de la situation, a perdu toute légitimité et ne peut plus prétendre diriger le pays".
"Nous l'appelons (…) à quitter le pouvoir", ont-ils asséné avant d’ajouter : "la violence en Syrie doit cesser maintenant".
Les Etats-Unis interdisent les exportations de pétrole
Barack Obama a également - pour la première fois jeudi - exigé la démission du président syrien et a annoncé avoir pris de nouvelles sanctions très dures contre le régime de Damas. "Le temps est venu pour le président Assad de se retirer", a expliqué Barack Obama dans un communiqué.
Parallèlement, le président américain a annoncé avoir signé un décret interdisant l'importation de pétrole et de produits pétroliers de Syrie aux Etats-Unis et gelé tous les avoirs que l'Etat syrien pourrait avoir sous juridiction américaine.
Objectif : frapper le régime "en plein coeur"
Répondant à "l'escalade ininterrompue de la violence contre le peuple syrien", les nouvelles sanctions ont pour but "de faire en sorte qu'aucun actif de l'Etat syrien soumis à la juridiction des Etats-Unis ne puisse être utilisé pour prolonger la campagne de violence et de répression menée par le régime syrien contre les citoyens de Syrie", a ensuite précisé le département du Trésor américain.
Lors d'une brève allocution, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a jugé que ces nouvelles sanctions frappaient le régime syrien "en plein coeur".