L’homme est un habitué des coups d’éclat. Alors au moment d’entamer une série d’entretiens pour la chaîne russe anglophone RT, Julian Assange, créateur de WikiLeaks, n’a pas choisi son interlocuteur au hasard. Le cyber-activiste suédois, actuellement assigné à résidence, a interviewé Hassan Nasrallah, chef du mouvement chiite Hezbollah, et personnalité hautement controversée notamment en raison de sa proximité avec le régime syrien.
"Des hommes politiques, révolutionnaires, intellectuels…"
Julian Assange n’a d’ailleurs pas hésité à interrogé son interlocuteur, qui s'exprimait "depuis un lieu secret au Liban", sur la situation syrienne, où plus de 10.000 contestataires ont trouvé la mort. "Nous avons contacté (...) l'opposition pour l'encourager et pour faciliter le dialogue avec le régime, mais elle a rejeté le dialogue", a-t-il assuré. "Depuis le départ, nous avons à faire à un régime qui est prêt à faire des réformes et prêt au dialogue. De l'autre côté, il y a une opposition qui n'est pas prête au dialogue, pas prête à accepter les réformes. Tout ce qu'elle veut, c'est faire chuter le régime. C'est un problème", a-t-il poursuivi.
Pour l'émission "The World Tomorrow" ("Le monde de demain"), qui doit être diffusées à un rythme hebdomadaire, le fondateur de WikiLeaks s'est entretenu avec des "hommes politiques, révolutionnaires, intellectuels, artistes et visionnaires", selon RT. Avant la diffusion de ce premier entretien d'une série de douze, la rédactrice en chef de RT, Margarita Simonian, avait indiqué sur son compte Twitter que le premier invité serait une personnalité controversée.
Assange anticipe les critiques
Julian Assange, dont le site WikiLeaks s’était illustré en rendant public notamment des milliers de câbles diplomatiques, est assigné à résidence dans l'attente d'une décision définitive de la justice britannique sur une demande d'extradition de la Suède. L’homme est en effet impliqué dans une affaire de viol et d'agressions sexuelles, qu'il nie.
Il se sait par ailleurs peu apprécié des puissants et s’attend à un torrent de critiques. "Voilà Julian Assange, combattant ennemi, un traître, qui se couche dans le lit du Kremlin et mène des interviews avec de terribles (militants) radicaux de partout dans le monde", a-t-il ironisé sur RT.com. "Si (les détracteurs) regardent comment l'émission est faite, (ils verront) que nous avons un contrôle éditorial total. RT est la voix de la Russie, donc observe les choses du point de vue russe. La BBC est la voix du gouvernement britannique, Voice of America est la voix du gouvernement américain", a conclu l’activiste.