Attentat à Bamako : cinq morts, dont un Français

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Louis Hausalter avec AFP , modifié à
TERRORISME - Cinq personnes, dont un Français, ont été abattues dans la nuit de vendredi à samedi dans un restaurant de la capitale du Mali.

Un attentat a frappé Bamako dans la nuit de vendredi à samedi. Deux Européens, un Français et un Belge, et trois Maliens ont été abattus dans une attaque contre un restaurant de la capitale malienne.

Selon la police malienne, au moins un homme armé est entré peu après minuit (heure locale) dans le bar-restaurant La Terrasse, un établissement en étage apprécié des expatriés, dans une rue très animée de la capitale, et a ouvert le feu.

Deux arrestations sans rapport. Deux hommes ont été interrogés dans la journée de samedi, mais au terme de l'interrogatoire, la police malienne a affirmé qu'ils n'étaient "pas impliqués" dans l'attentat. "Ils avaient des armes pour commettre des larcins, de petits hold-up, mais ils ne sont pas au coeur des derniers actes terroristes perpétrés", a déclaré un haut-responsable de la police malienne.

"C'était la panique totale". "Un individu a débarqué de nulle part. Il a commencé à tirer sur tout ce qu'il voyait", a raconté à Europe 1 une cliente du restaurant. "Tout le monde était affolé. Les expatriés pleuraient, les gens criaient partout, c'était la panique totale".

"C'est une attaque terroriste, même si nous attendons des précisions. Selon un bilan provisoire, il y a cinq morts : un Français, un Belge et trois Maliens", a déclaré un policier sur place.

Huit personnes ont été blessées, dont deux grièvement, selon cette source hospitalière. Parmi ces blessés figurent trois Suisses, dont une femme très grièvement blessée, selon des sources hospitalières.

Enquête ouverte à Paris. Le parquet de Paris a ouvert samedi une enquête, ce qui est automatique lorsqu'un Français est victime d'un crime à l'étranger. Cette enquête a été ouverte pour assassinat en lien avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroristes. Elle a été confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire (SDAT).

Hollande dénonce un "lâche attentat". François Hollande a dénoncé "avec la plus grande force le lâche attentat" commis à Bamako et va "offrir l'aide de la France" au président malien Ibrahim Boubakar Keïta, a indiqué la présidence française dans un communiqué. Le chef de l'Etat s'est entretenu dans l'après-midi avec son homologue malien. Ils ont "examiné les modalités de la coopération sur l’enquête en cours" et "décidé de mesures communes pour renforcer la sécurité au Mali", a rapporté l'Elysée, sans plus de précisions.

Le Premier ministre Manuel Valls s'est quant à lui dit "horrifié" sur son compte Twitter.

L'ambassade de France à Bamako a adressé un message conseillant "la prudence" à tous les ressortissants français vivant dans la capitale malienne.

Un pays sous tension. Le Mali est le théâtre de rivalités ethniques et d'une insurrection islamiste et tente de retrouver la stabilité et la paix depuis un coup d'Etat en 2012. Des jihadistes liés à Al-Qaïda ont contrôlé une grande partie du territoire pendant plus de neuf mois jusqu'à ce qu'une intervention militaire française les chasse en partie de la région.

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