Epilogue judiciaire pour l’attentat à la bombe de Marrakech. La cour marocaine rendra son verdict vendredi, à la fin d’un procès durant lequel le principal accusé le Marocain Adil Al-Atmani a nié être le cerveau des attaques.
La peine capitale ou l’acquittement
Jeudi, l'avocat du principal accusé a plaidé l'innocence de son client, un peu moins de cinq mois après l’attaque qui a fait 17 morts, dont onze Français et trois Suisses. Et il a réclamé son acquittement. Demandant à la justice marocaine d'être "juste", Me Hassan Mouhib a affirmé que le parquet n'avait pas prouvé la culpabilité de son client. Dans sa plaidoirie, l’avocat a rappelé que la nouvelle Constitution, adoptée en juillet, stipulait le "droit à la vie".
Concernant les autres accusés, des "peines maximales, en conformité avec les charges retenues contre eux, et pour constitution de bandes criminelles et non-dénonciation", ont été requises contre eux. L'avocat de quatre d'entre eux a fait valoir jeudi que ses clients n'ont "aucun lien avec la pensée salafiste, ni avec le terrorisme".
Des "pièces à conviction" irréfutables
La semaine dernière, le procureur du roi avait réclamé, dans son réquisitoire, la peine capitale contre Adil Al-Atmani et un de ses complices Hakim al Dah. Toujours inscrite dans le code pénal, mais en voie d'être formellement supprimée, la peine de mort n'est plus appliquée au Maroc depuis 1992.
Le parquet a qualifié l'attentat de "crime prémédité" et a assuré que "l'accusation est établie, vérifiée et prouvée". Le procureur a par ailleurs affirmé que la cour détient des "pièces à conviction" irréfutables et qu’elle est "en possession de leurs aveux ainsi que des résultats des analyses scientifiques et des autopsies effectuées sur les victimes". Adil Al-Atmani avait reconnu les faits quelques jours après l'attentat, avant de se rétracter quelques mois plus tard en proclamant son "innocence".