Le principal suspect "est lié à Al-Qaïda et a fabriqué la bombe", selon les autorités marocaines.
L'enquête sur l'attentat de Marrakech a connu un tournant jeudi soir avec l'arrestation de trois Marocains. Le bilan de l'attentat a par ailleurs encore évolué, passant à 17 morts, dont huit Français, avec l'annonce vendredi de la mort d'une Suissesse de 25 ans, décédée dans un hôpital de Zurich des suites de ses blessures.
L'auteur principal présumé de l'attentat, dont Europe 1 avait révélé l'arrestation dès mercredi soir, "est lié à Al-Qaïda et a fabriqué la bombe", a précisé le ministère de l'Intérieur du Maroc. Il "avait déjà entrepris plusieurs tentatives pour rejoindre certains foyers de tension notamment la Tchétchénie et l'Irak avant de décider de perpétrer un acte terroriste à l'intérieur du Maroc", a-t-il ajouté. Le Maroc a aussi établi que le suspect avait séjourné en Libye, avant d'en être expulsé, ainsi qu'au Portugal.
"L'exécutant a appris à fabriquer des bombes sur Internet et il est directement lié à la mouvance Al-Qaïda"a expliqué sur Europe 1 Khalid Naciri, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement marocain. Les deux engins explosifs ont ensuite été commandés à distance.
"Un moment très fort" :
Les hommes interpellés ont des "antécédents"
Autre information concernant le principal suspect : il pourrait s'agir de cet homme interpellé à Madrid en 2007 et condamné à 3 ans de prison au Maroc pour "préparation d'actes terroristes". Rien n'a été confirmé, mais s'il s'agit bien du même homme, il avait été récemment libéré mais était déjà recherché par la police qui le soupçonne d'avoir tué un Marocain et blessé un touriste français lors d'une attaque dans un café touristique à Tanger, mi-avril.
Les trois suspects ont été arrêtés jeudi après-midi à Safi, à 350 km au sud de Casablanca, selon une source sécuritaire, qui a affirmé qu'ils avaient des "antécédents", et étaient connus pour avoir participé au recrutement de combattants pour l'Irak. Les trois suspects sont maintenant en garde à vue, pour une durée de douze jour maximum. Ils devraient ensuite être présentés à un juge.
Guéant n'exclut pas d'autres interpellations
Une semaine après l'attentat, l'enquête des services marocains prend donc tournure. Il faut dire que le jour même de l'attentat, le roi Mohammed VI du Maroc avait ordonné une enquête rapide et transparente et avait exigé que l'opinion publique soit informée de ses conclusions.
L'enquête est-elle bouclée pour autant ? Non à en croire Claude Guéant. Vendredi, le ministre de l'Intérieur a confié qu'il n'était "pas exclu qu'il y ait d'autres ramifications et d'autres personnes à interpeller". Un peu plus tôt, le même jour, la police française lançait un appel à témoins "à toute personne s'étant trouvée" sur les lieux de l'attentat. L'appel vise aussi à récupérer toutes les photos et les vidéos qui ont pu être faites sur la place avant l’attentat.
Le numéro vert pour l'appel à témoins mis en place par la direction centrale de la police judiciaire est le : 0800 95 80 81.