Les limogeages s'enchaînent en Tunisie après l'attaque du Bardo qui a coûté la vie à une vingtaine de personnes, dont une majorité de touristes. Trois Français ont trouvé la mort dans l'assaut de deux hommes armés. En réaction, le Premier ministre tunisien a poussé vers la sortie six chefs de la police, dont ceux de Tunis et du Bardo. Habib Essid dit lundi avoir constaté des "lacunes" dans la protection du quartier du Bardo, où se trouvent le musée attaqué par deux terroristes ainsi que le Parlement.
Des défaillances importantes. Des quatre policiers chargés de la protection autour du Parlement, où se trouve également le musée du Bardo, "deux étaient au café. Le troisième mangeait un casse-croûte et le quatrième ne s'est pas présenté", a affirmé le vice-président de l'Assemblée, Abdelfattah Mourou quelques jours après l'attaque.
Les deux tireurs, armés de kalachnikov, ont attaqué le site qui ne semblait pas bénéficier d'une protection particulière bien qu'il soit situé dans la même enceinte que le Parlement et qu'il s'agisse du musée le plus prestigieux du pays. Un touriste français, qui a visité le Bardo juste avant l'attaque, a souligné l'absence de mesures de sécurité : "On entrait comme dans un moulin, il y avait juste un type avec une mitraillette à l'entrée du parking."
Réaction du gouvernement. Le gouvernement a reconnu des "failles". Le Premier ministre tunisien a tenu à occuper le terrain et "a effectué une visite hier soir (dans le quartier du musée, ndlr.)", a déclaré son porte-parole. "Il y a vu plusieurs lacunes [et] a ainsi décidé de limoger un certain nombre de responsables", a-t-il ajouté.
Le spectre de l'Etat islamique. Un enregistrement publié sur internet a revendiqué l'attaque au nom de l'Etat islamique dès le lendemain de l'attentat. Les deux terroristes ont été tués dans l'assaut de la police et depuis, plus de 20 suspects ont été arrêtés, dont dix qui auraient été directement impliqués dans l'attaque, selon des responsables. Certains étaient rentrés récemment de Syrie, d'Irak ou de Libye où ils avaient lutté aux côtés des djihadistes. Dans une vidéosurveillance diffusée par le ministère tunisien de l'Intérieur, on voit deux hommes armés déambuler dans les couloirs du musée. Mais d'après le président tunisien Béji Caïd Essebsi, interviewé par Europe 1, "il y avait trois agresseurs identifiés. Deux ont été exécutés mais un troisième court encore".
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