L'info. Au moins deux soldats libanais ont été tués et d'autres blessés samedi lorsqu'un kamikaze à bord d'une voiture s'est fait exploser devant un barrage militaire proche de la Syrie, a affirmé un responsable des services de sécurité.
"Un kamikaze a fait exploser sa voiture devant un barrage de l'armée libanaise à Aqabet al-Jurd, dans les environs d'Aarsal", une région frappée par des violences liées au conflit en Syrie voisine, et "deux soldats ont été tués et d'autres blessés", a-t-il dit. Un précédent bilan faisait état d'un mort. "Il y avait au moins neuf soldats au barrage", a-t-il précisé.
Revendiqué par une organisation sunnite. Sur Twitter, un groupuscule obscur, le Liwa Ahrar al-Sunna à Baalbeck (Brigade des sunnites libres), a revendiqué cet attentat, affirmant qu'il visait à "venger la mort du martyr Sami al-Atrache". Ce dernier, soupçonné d'implication dans des attentats à la voiture piégée contre des bastions du Hezbollah chiite, qui combat les rebelles syriens aux côtés du régime, a été tué jeudi lors sa capture par l'armée, qui l'a qualifié de "dangereux terroriste".
Le conflit syrien déborde sur le Liban. La participation du Hezbollah dans la guerre en Syrie aux côtés des hommes de Bachar al-Assad a exacerbé les tensions confessionnelles au Liban, les sunnites appuyant pour la plupart la rébellion syrienne, tandis que les chiites sont en majorité partisans du pouvoir à Damas.
Liwa Ahrar al-Sunna avait revendiqué le dernier attentat à la voiture piégée qui a frappé l'est du Liban le 16 mars, faisant deux morts. Le Front al-Nosra au Liban, un groupe soupçonné d'être lié à l'influente branche d'Al-Qaïda en Syrie, avait également revendiqué cette attaque. Les deux groupes avaient indiqué alors qu'il s'agissait d'une "revanche pour Yabroud", un bastion rebelle proche de la frontière libanaise tombé aux mains du régime syrien grâce notamment à l'engagement massif du Hezbollah.
Depuis l'été 2013, plusieurs attentats sanglants ont frappé les bastions du Hezbollah au Liban, revendiqués par des groupuscules extrémistes sunnites qui affirment riposter ainsi à l'implication du parti chiite en Syrie.
TÉMOIGNAGE - Syrie : "Mon fils a été embrigadé"
ZOOM - Les enfants de la guerre, la génération perdue syrienne
PARENTS - Des mesures pour sensibiliser les parents aux risques du jihad
AU RETOUR - Comment la France traite ses jihadistes revenus de Syrie