Au Caire, "on entend les mouches voler"

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avec Julien Pearce , modifié à
TEMOIGNAGE - Le blogueur égyptien Aalam Wassef dresse le portrait d’une ville fantôme, jeudi matin.

Pas une âme ne s’aventure dans les rues du Caire jeudi matin. Alors que l’état d’urgence a été décrété la veille au soir, les Egyptiens restent chez eux et pleurent leurs morts. Il y aurait près de trois cents victimes, officiellement, mais le bilan pourrait encore grimper. "L’ambiance qui règne au Caire est d’un calme très effrayant", décrit Aalam Wassef, sur Europe 1.

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Le blogueur égyptien évoque "une ville fantôme, qui est pourtant l’une des plus peuplées au monde. C’est très inquiétant". L’homme décrit des rues vides, "dans lesquelles on n’entend que le cliquetis des chenilles des chars qui se déplacent d’un endroit à l’autre".

Aalam Wassef reproche aux médias nationaux d’avoir encouragé, mercredi, les Egyptiens "à descendre dans la rue, pour soutenir leur armée et leur police". Jeudi, aucun Egyptien n’a suivi l’appel. Le massacre de la veille est dans tous les esprits. "Mais on saura dans quelques jours quelle est la réaction réelle de la population à ce qui s’est passé hier", conclut le blogueur.