Le Mistral, grand absent des discussions franco-russes. Ce devait être l'un des fils rouges de ce sommet du G20 à Brisbane pour la France. Entre le réchauffement climatique et la situation ukrainienne, François Hollande devait aussi gérer le dossier des contrats de navires Mistral à la Russie. Des navires de guerre que la France s'était engagée à livrer à Moscou en 2011. Sauf que depuis, les ingérences russes dans l'est de l'Ukraine et les positions diplomatiques ambivalentes du Kremlin ont réveillé les réticences de Paris.
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Un exercice d'équilibriste. Engagé par un contrat mais empêché par la situation diplomatique, François Hollande a donc du naviguer à vue lors de ce sommet de Brisbane. Il a donc préféré prudemment éluder le sujet lors de son entrevue avec Vladimir Poutine. Lors de sa conférence de presse de clôture du G20, le président français a confirmé qu'il n'avait pas évoqué le dossier "Mistral" : "Cette question du Mistral n’a pas été posée du tout ici, non seulement au sein des partenaires au sein du G20 ni par le président Poutine lors de notre entretien". L'Elysée a donc alterné la douceur avec la Russie en affirmant que "la France respecte ses contrats" et la rigueur en déclarant que la Russie doit "prendre ses responsabilités" sur le dossier ukrainien. François Hollande a répété à plusieurs reprises que le cessez-le-feu devait être "entièrement respecté" en Ukraine, avant que Paris ne procède à la livraison du premier navire, le Vladivostok, initialement prévue en octobre.
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"On ne peut pas livrer ces bateaux aujourd'hui". Invité ce dimanche au micro d'Europe 1, le député UMP de Paris Pierre Lellouche a vivement réagi à l'attitude du président. "A mon sens, on ne peut pas livrer ces bateaux aujourd’hui sauf si on a une situation de sortie de crise. Or, on va vers un raidissement à voir ce qui s’est passé à Brisbane (Vladimir Poutine a quitté le sommet prématurément, agacé par les critiques de ses homologues occidentaux)."
"C'est très compliqué de livrer ces Mistral à la Russie". L'élu UMP a critiqué François Hollande, et dédouané son prédécesseur à l'Elysée Nicolas Sarkozy, sous le mandat duquel avaient été signés ces contrats :"Nous expliquer qu’il n'a pas évoqué la question du Mistral, j’hésite entre l’incrédulité et dire "les bras m’en tombent". S’il n'en a vraiment pas parlé, il s’est trompé! Il faut crever l’abcès et dire "je ne livrerai qu’à ces conditions". Il essaye de faire porter le chapeau à son prédécesseur, mais à l'époque, la situation était différente. Aujourd’hui, c’est très compliqué de livrer ce Mistral à la Russie."