Quatre ans, jour pour jour, après le début du conflit syrien, le pays n’entrevoit pas la fin d’un conflit dévastateur qui a fait plus de 215.000 morts et poussé à l'exil des millions de Syriens. Parmi eux, Hassein, qui a fui la ville syrienne de Homs pour le Liban, afin d'y trouver refuge et hospitalité.
Discrimination et pauvreté. Deux ans après y avoir posé ses valises, Hassein raconte son quotidien de plus en plus compliqué. "Ici, on a plus de liberté qu'en Syrie, c'est sûr. Mais c'est difficile", explique-t-il, installé sous sa bâche, en bordure d'autoroute. "Je dois payer 100 dollars par mois pour cette tente, donc je ramasse des oranges dans les champs pour moins de 10 dollars par jour. Et les Libanais nous disent que nous leur volons leur travail", poursuit Hassein. Ce dernier détaille un quotidien fait de pauvreté, mais aussi de discrimination à l'égard des réfugiés. "La police est constamment après nous, on nous met tout le temps des bâtons dans les roues", explique-t-il.
"Le fardeau syrien". Une tension qui s'exprime dans les mots choisis par le docteur Farhani, fonctionnaire du ministère libanais de la Santé, s'assurant des besoins médicaux dans les camps de fortune. Cette dernière n'insiste que sur un point : "le fardeau syrien". "Nous sommes autant épuisés et fatigués que les Syriens. Nous craignons pour notre pays, nous voyons qu'il y a des vols : nous ne nous sentons pas en sécurité", affirme sans détour le médecin. Avant de poursuivre : "nous craignons que ça reste chez nous". "Ça", c'est-à-dire les réfugiés syriens. Certaines villes libanaises leur imposent désormais un couvre-feu : impossible pour eux de sortir après 20 heures. Dans le nord du Liban, on dit parfois que le jour de leur départ sera "une journée de fête".
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