L’INFO. Au Mexique, les femmes violées ont leur justicière. Sauf que celle-ci a choisi un mode opératoire extrême : le meurtre. Les policiers de Ciudad Juarez, à la frontière avec les États-Unis, sont à la recherche d’une femme ayant revendiqué l’assassinat de deux conducteurs d’autocar dans un message énigmatique signé : "Diana, chasseuse de chauffeurs". Son but ? Venger les femmes victimes de violences sexuelles de conducteurs de la ville.
Abattus d’une balle dans la tête. La semaine dernière, deux conducteurs de car ont été abattus d’une balle dans la tête dans cette ville connue pour avoir été le théâtre d’une vague de crimes sans précédent, notamment contre les femmes. Des conducteurs d’autocar ont ainsi été accusés d’agressions sexuelles sur des femmes travaillant de nuit dans les "maquiladoras", ces usines américaines installées le long de la frontière. Pour les deux meurtres, des témoins ont identifié le tueur comme étant une femme. Dans un premier temps, les policiers de l’État du Chihuahua ont suivi la piste d’une "vengeance ou d’un crime passionnel".
Un message de revendication. Mais ils ont changé d’avis samedi. Plusieurs organes de presse ont en effet reçu un message anonyme revendiquant les assassinats, signé "Diana, chasseuse de chauffeurs". "Mes camarades et moi avons souffert en silence, mais nous ne pouvons plus nous taire, nous avons été victimes des violences sexuelles de conducteurs qui assuraient les liaisons nocturnes des ‘maquilas’ ici à Juarez, mais même si les gens connaissent notre souffrance, personne ne nous défend ni ne fait rien pour nous protéger", explique la mystérieuse vengeresse, avant de poursuivre : "ils croient que nous sommes faibles parce que nous sommes des femmes (...) Je suis un instrument de vengeance". Et de prévenir que de nouveaux assassinats sont à prévoir.
Un portrait-robot diffusé. Prenant la menace au sérieux, les autorités ont dressé un portrait-robot d’après les témoignages recueillis. La suspecte serait brune, âgée d’une cinquantaine d’année, mesurant environ 1,65 m et portant une perruque blonde. Dans les lignes d’autocar concernées, des policiers en civil ont été déployés. Les autorités se penchent également sur douze cas de viols par des conducteurs afin de tenter de retrouver "Diana" parmi les victimes.