Gérard Longuet a précisé mardi le rôle de la France en Côte d’Ivoire et évoqué l’avenir du pays.
"Abidjan revient de loin, nous avons évité une guerre civile". C’est le sentiment qu’a Gérard Longuet, ministre de la Défense, au lendemain de l’arrestation de Laurent Gbagbo, lundi à Abidjan. "La Côte d'Ivoire avait choisi le président Ouattara. Ce que l'Onuci a fait, c'est qu'il puisse présider", a-t-il ajouté.
"Aucun soldat français"
Le ministre de la Défense a précisé le rôle de la France dans l’arrestation du président sortant, répondant ainsi à une polémique naissante. "Toutes les images seront inéluctablement disponibles, tout est filmé en permanence", a-t-il assuré, avant d'ajouter qu'"aucun soldat français n'est entré dans la résidence présidentielle" de Laurent Gbagbo.
"Ce seront des preuves contradictoires, il y aura un travail d'historien", annonce le ministre. Des propos confirmés par le Premier ministre François Fillon, qui a réaffirmé mardi devant les députés UMP que "pas un seul soldat français n'a mis les pieds dans la résidence" de l'ex-président ivoirien.
Il a rappelé que la France est intervenue dans le cadre d'une résolution de l'ONU : "la résolution 1975 n'accepte pas que les chars d'assaut soient utilisés contre le suffrage universel".
"Gbagbo rendra compte de ses actes"
Gérard Longuet a également évoqué l’avenir du président sortant. "La France voulait que l'affaire se dénoue tranquillement, que Laurent Gbagbo accepte sa défaite", a-t-il estimé, considérant que "le système a bien fonctionné".
"Une procédure est en cours à la Cour pénale internationale. Si elle montre que Laurent Gbagbo n'est en rien incriminé, je ne vois pas pourquoi il ne serait pas libre". Il précise toutefois les charges qui pourraient être retenues contre l’ancien président : "Quand on n'est plus président, il est illégal d'utiliser des armes lourdes. Il y a certainement des aspects judiciaires".
"Il y aura un volet ivoirien, il y aura nécessairement un volet Tribunal pénal international. S'il y a une dimension crime contre l'humanité et si cette dimension est imputable à Gbagbo, comme tout le monde il rendra compte de ses actes", a-t-il ajouté.
Une baisse du nombre de soldats engagés
Gérard Longuet a précisé que le nombre de soldats français de la force Licorne en Côte d'Ivoire, qui sont actuellement 1.700, va fortement baisser. "La Côte d''Ivoire est un pays où les gens sont travailleurs, les choses sont tout à fait possibles, avec un peu de paix et de volonté. On descendra tranquillement au niveau moyen de Licorne. Quelques centaines d'hommes suffiront certainement".
Enfin, le ministre estime qu’Alassane Ouattara parviendra à s’imposer, malgré le fait qu’il ait obtenu l’aide de l’ancienne puissance coloniale. "Il a été installé par le suffrage universel ivoirien, et en effet a accédé au pouvoir car l'Onuci l'a aidé. Si on était arrivé au bon moment, on aurait évité certains génocides comme au Rwanda".
"Il y a le début de quelque chose qui ressemble à une démocratie internationale où le suffrage universel l'emporte, et les crimes sont punis", a-t-il conclu.