Des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés dans les deux pays pour protester.
Des dizaines de milliers de manifestants se sont mobilisés au Portugal et en Italie samedi afin de protester contre les nouvelles mesures d'austérité annoncées par leurs gouvernements afin de maîtriser les déficits publics.
# EN ITALIE
Quelque 70.000 personnes selon les syndicats, 50.000 selon les autorités, ont protesté à Rome, où un important dispositif policier était déployé de crainte d'incidents. "On proteste contre une austérité qui met le pays à genoux", a expliqué Piero Bernocchi, du syndicat autonome Cobas. Pour lui, cette politique "n'a pas atteint son but, qui était de réduire la dette, pendant que la classe politique continue avec ses privilèges". Le Parlement italien a entamé l'examen du budget pour l'an prochain, qui comporte d'importantes coupes dans les prestations sociales.
Des heurts ont opposé une centaine de manifestants cagoulés à la police autour du ministère italien des Finances, tandis que la vitrine d'une agence de la banque Unicredit a été défoncée à coups de pierres. Quatorze personnes ont été interpellées avant la manifestation et "plusieurs" autres un peu plus tard.
# AU PORTUGAL
Les manifestants ont défilé sur les ponts des deux principales villes du pays, à Lisbonne et Porto, à l'appel de la CGTP, la principale centrale syndicale du pays, proche du Parti communiste. A Porto, la capitale du nord du pays, ils étaient "entre 50.000 et 60.000" selon les organisateurs, mais 25.000 selon la police, à traverser à pied le pont do Infante qui relie les deux rives du fleuve Douro.
Dans la capitale portugaise, les protestataires ont franchi le célèbre pont du 25 Avril, du nom de la révolution qui a renversé la dictature salazariste en 1974, à bord de quelque 400 autocars. Les organisateurs n'ont pas communiqué d'estimations sur le nombre de participants. "Menteurs", "Dehors", "Le peuple est en colère", scandaient les protestataires, qui s'étaient rassemblés dans le quartier d'Alcantara à Lisbonne. "Il est urgent de changer de politique" ou "Face aux injustices, la révolution est une obligation", proclamaient des banderoles en tête de cortège déployées par des retraités en colère. Dans le même temps, une colonne d'autocars traversait le pont au ralenti, au milieu d'un concert de klaxons. A leur arrivée, ils étaient accueillis par les applaudissements des manifestants.