L’affaire choque l’Australie. Une Française qui était en train de chanter en français dans un bus de Melbourne a été violemment prise à parti le 11 novembre dernier par un passager qui lui a ordonné de "parler anglais ou de mourir", avant qu’un autre homme menace de l’agresser avec un couteau. La scène a été filmée par une personne présente à bord du bus, puis postée sur YouTube. L’incident a viré à la polémique et la police a ouvert une enquête, rapporte le Guardian.
C’est un comédien, Mike Nayna, qui a filmé la séquence et qui, choqué, a décidé de la mettre en ligne. On y voit un homme avec une poussette, un téléphone à la main, se mettre à traiter sa cible de tous les noms et menacer de lui "couper les seins". Selon Mike Nayna, une autre femme dans le bus s’est aussi mise à chanter "Aussie, Aussie, Aussie", le surnom de l’Australie, pendant l’incident. En descendant du bus, l’agresseur a également brisé une vitre du bus.
Choqué, un témoin a mis la séquence en ligne :
Le journal australien The Age a retrouvé jeudi la jeune Française, Fanny D., qui explique avoir d'abord cru à une plaisanterie avant d'avoir "vraiment peur". "J'ai réalisé qu'on n'aurait peut-être pas dû chanter dans les transports publics mais je trouve incroyable qu'ils aient réagi comme ça", explique-t-elle, ajoutant : "nous aurions pu avoir une conversation et parler calmement au lieu de toutes ces insultes et ces menaces".
Un incident "choquant"
Dans les médias australiens, la condamnation de cet incident qualifié de "raciste" et jugé "choquant" est unanime. La vidéo a été vue plus de 300.000 fois, selon le Herald Sun. L’éditorialiste du Brisbane Times, se demande tout simplement "pourquoi personne n’a pris la défense" de la victime et note : "il y a des racistes ici comme il y en a en France, où des femmes ont été attaquées pour avoir porté la burqa en dépit de l’interdiction".
Le Sydney Morning Herald, lui, se penche sur le protagoniste principal de cette affaire, un homme au teint "rougeaud" qui "n’a certainement pas l’air de se rendre à une convention sur la chirurgie du cerveau". Les "idiots" et les "personnes violentes" ont toujours existé, mais "maintenant, ils peuvent être filmés, pour leur plus grande honte, et pour notre plus grand embarras sur la scène internationale".
Appel à "démasquer" l’agresseur
Sur Twitter, les Australiens se sont emparés de l’affaire, appelant notamment à "démasquer" les "racistes inhumains" du bus de Melbourne.
Help identify and shame the vile subhuman racists on this Melbourne bus. youtube.com/watch?v=hp6J6P…#Racism#Lateline— Paul Grealy (@PaulGeeReally) November 21, 2012
"Aidez à démasquer les racistes inhumains de ce bus de Melbourne et à leur faire honte".
"Les racistes Australiens sont tellement racistes qu’ils s’en prennent même aux Français", déplore @tomgara. Quant à @TaraNipe, elle fait ce constat : "Ceci n’est pas mon Australie, mais elle existe".
Australian racists are so racist that they even go after French people. news.ninemsn.com.au/national/2012/…— Tom Gara (@tomgara) November 20, 2012
"Les racistes Australiens sont tellement racistes qu'ils s'en prennent même aux Français".
This is not my Australia, but it exists: racism in action on a Melbourne bus - bit.ly/RPuTCK (via @checkpointc, @iambrakey) Please RT— Tara Nipe (@TaraNipe) November 20, 2012
"Ceci n'est pas mon Australie, mais elle existe : le racisme en action dans un bus de Melbourne".