Des centaines de personnes indignées par la suppression du ministère autrichien des Sciences ont manifesté lundi aux abords du siège du gouvernement, à Vienne, alors même que la nouvelle grande coalition était investie dans ses fonctions.
"Heinzi, ne le fais pas!", lisait-on sur une pancarte, appel teinté d'humour pour que le chef de l'Etat Heinz Fischer, un ancien ministre des Sciences, n'accepte pas l'accord conclu la semaine dernière par les sociaux-démocrates du SPÖ et les conservateurs de l'ÖVP.
La décision d'incorporer le ministère des Sciences et de la Recherche dans le ministère de l'Economie a suscité des critiques, notamment d'anciens hauts responsables du SPÖ. "Nous sommes un petit pays sans ressources naturelles particulières. Notre avenir dépend de la qualité de notre enseignement et du savoir transmis aux générations futures(...). Aussi un tel signal (la suppression du ministère des Sciences etde la Recherche) va-t-il absolument dans le mauvais sens", a estimé l'ancien chancelier social-démocrate Franz Vranitzky dans les colonnes du journal Österreich.
L'ancien ministre des Finances Hannes Androsch, lui aussi social-démocrate, relève pour sa part dans le journal DerStandard que l'Autriche a deux fois plus d'universités que la Suisse mais leur attribue deux fois moins d'argent, et que la recherche fondamentale manque de ce fait de financements. Une page Facebook appelant au rétablissement du ministèredes Sciences avait recueilli plus de 40.000 "likes" lundi matin.