Avion abattu : l'ONU appelle à la retenue

L'avion qui s'est abattu vendredi est un appareil de type F-4 © Reuters
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A.H et CB avec AFP , modifié à

Un appareil de l'armée de l'air turque a été détruit par la défense antiaérienne syrienne.

Il s'est littéralement volatilisé en plein ciel. Un avion de reconnaissance turc F-4 a disparu vendredi au large des côtes syriennes, provocant un incident diplomatique entre la Turquie et le régime de Bachar al-Assad. La Syrie a reconnu un peu après l'incident avoir abattu l'avion pur des opérations de reconnaissance au large de ses côtes.

"Nous avons confirmé que la cible du tir syrien était un avion turc qui a été touché par un coup direct après être entré dans l'espace aérien syrien. Il s'est écrasé en mer dans les eaux territoriales syriennes à environ 10 km des côtes de la province de Latakia", a déclaré dans la soirée un porte-parole de l'armée syrienne. Le porte-parole a ajouté que les radars syriens avaient détecté vendredi vers 11H40 "cible non-identifiée" ayant pénétré dans l'espace aérien syrien à grande vitesse et à basse altitude. La défense anti-aérienne a alors reçu l'ordre d'ouvrir le feu, a-t-il ajouté.

Un violation de l'espace syrien ?

Une réunion de crise au sommet a été organisée à Ankara par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan pour élucider les circonstances de sa chute mais surtout pour décider de la réponse à y apporter. Le Premier ministre turc était entouré de son chef de l'état-major, le général Necdet Özel, le ministre de l'Intérieur, Idris Naim Sahin, le ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, le ministre de la Défense, Ismet Yilmaz, et le chef des services secrets, Hakan Fidan.

A la suite de cette réunion, le chef de la Etat turc a déclaré samedi que l'avion de reconnaissance turc abattu aurait momentanément pu violer l'espace syrien en raison de sa grande vitesse. "Quand vous pensez à la vitesse des jets lorsqu'ils volent au dessus de la mer, il est courant qu'ils passent et repassent les frontières pour un court laps de temps", a-t-il dit, cité par l'agence de presse Anatolie, ajoutant que cela ne relève pas d'une "mauvaise intention".

Des relations déjà tendues

Cet incident vient ternir un peu plus les relations entre les deux pays, tendues depuis le début de la répression en Syrie, il y a quinze mois. La Turquie, pays musulman membre de l'Otan et allié de Washington, a alors coupé les ponts avec le régime de Bachar al-Assad. En avril dernier, le ton est monté d'un cran lorsque l'armée syrienne a tiré sur le sol truc, à la frontière entre les deux pays.  Recep Tayyip Erdogan a ainsi menacé Damas de faire usage de l'article 5 du traité de l’Atlantique Nord. En résumé, si un pays de l’OTAN est victime d’une attaque, chaque membre de l’Alliance doit considérer cet acte comme une attaque dirigée contre l’ensemble des membres et doit prendre les mesures nécessaires pour venir en aide au pays allié attaqué.

Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, espère quant à lui que la Turquie et la Syrie sauront faire preuve de retenue. "Le secrétaire général suit de près la situation. Il espère que ce grave incident sera abordé avec retenue par les deux parties via les canaux diplomatiques", a écrit samedi dans un communiqué le porte-parole de Ban Ki-moon, Martin Nesirky.