Avion disparu : le mystère s'épaissit

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avec agences , modifié à
L'ESSENTIEL - Europe 1 fait le point sur l'enquête et les théories qui restent ouvertes après la disparition de l'appareil en mer de Chine.

Voilà cinq jours que le Boeing 777 de Malaysian Airlines a disparu des écrans radar, sans émettre aucun signal de détresse. L’avion, et ses 239 passagers dont quatre Français, avait décollé de Kuala Lumpur, en Malaisie, et devait atterrir à Pékin. Avant de s'évaporer dans la nature, l'appareil n’a émis aucun signal de détresse. Les recherches s'orientent désormais vers l'Océan indien. Europe 1 fait le point sur l’enquête.

Les théories :

Un détournement par un passager ou un membre de l’équipage. Des enquêteurs américains envisagent la possibilité que l’avion a encore volé plusieurs heures. Plusieurs médias américains, citant de hauts responsables, affirment que le Boeing 777 a continué de transmettre un signal automatique pendant plusieurs heures après avoir disparu des radars. Selon cette hypothèse, l'avion aurait pu parcourir 2.200 milles supplémentaires et atteindre l'Océan indien, le Pakistan ou même la mer d'Arabie. Conséquence,  les recherches ont été étendues à l'Océan indien. 

Le Financial Times envisage même que des pirates de l’air très expérimentés auraient pu piloter l’avion pour le faire se poser bien plus loin, jusqu’à 5.500 kilomètres de la Malaisie. Le but : utiliser l’appareil à l'avenir. "Les responsables américains du contre-terrorisme explorent la piste selon laquelle un pilote ou quelqu'un à bord a pu le détourner vers une destination secrète après avoir intentionnellement coupé les transpondeurs", raconte également le Wall Street Journal, citant un enquêteur américain chargé du dossier. Mais reste qu’un Boeing 777 passe difficilement inaperçu dans l’espace aérien.

Une explosion en plein vol. Avarie de l’avion ou bien terrorisme, pour l’instant, les possibilités restent ouvertes. Sur RFI, Christophe Naudin, spécialiste de la sûreté aérienne, estime que la disparition soudaine du Boeing "rappelle quand même violemment les stratégies qui ont été employées dans le début du siècle par les organisations criminelles qui voulaient effectivement abattre des avions". C’est notamment ce qui était arrivé en 1988, pour le Boeing de la Pan Am. L’avion avait explosé au-dessus de Lockerbie, en Ecosse. La Libye est toujours soupçonnée d’être impliquée dans cet attentat. 

Un crash en mer. C’est le scénario du vol Air France AF-447, disparu en juin 2009 au large du Brésil. Les premiers débris avaient été repérés au bout d’une semaine, mais la totalité de la carcasse avait été retrouvée près de deux ans plus tard.

L’enquête :

Une enquête internationale. Pas moins de douze pays participent aux recherches de l’avion de la Malaysian Airlines. La Malaisie et la Chine principalement, mais aussi le Vietnam, les Philippines et Singapour qui ont tous envoyés des bateaux dans la zone à explorer. Un dispositif international a été activé par la Chine, pour que quinze pays signataires, dont les Etats-Unis, la Chine et l’Union européenne, mettent à disposition leurs satellites.

Une piste terroriste. Très rapidement, les enquêteurs se sont rendus compte de la présence de deux passagers munis de passeports volés à bord de l’avion. Quelques mois avant la disparition du Boeing, un Italien et un Autrichien se sont faits dérobés leurs passeports. Deux jeunes hommes Iraniens avaient pris leur identité. Il semble qu’il s’agit de deux demandeurs d’asile, qui cherchaient à rejoindre l’Europe. Interpol a donc écarté la piste terroriste, tandis que la CIA continue, elle, à l’envisager.

Des recherches sur le Net. Les internautes, mis à contribution dans cette enquête, rament également. Une plateforme collaborative a été mise en ligne, sur laquelle ont été postée des images satellites que tout un chacun peut scruter, pour y chercher des indices. "C'est un problème digne d'une épingle dans une botte de foin, sauf que la botte de foin se trouve quelque part dans l'océan", résume Luke Barrington de l’entreprise américaine Digital Globe, interrogé par CNN. Le site internet a été victime de son succès. Il n’est actuellement plus disponible, selon Les Echos.

Des débris ? La piste la plus sérieuse pour l’instant sont des images prises par un satellite chinois, le dimanche 9 mars, soit le lendemain de la disparition de l’avion. Elles montrent des objets assez grands, d’environ 20 mètres sur 20 mèters, qui flottent à la surface de l’eau. Mais selon un expert en aéronautique, ces objets seraient trop gros pour venir d’un avion.

Les faux espoirs :

Les traces de gazoil. Rapidement après la disparition du Boeing, les autorités malaisiennes repèrent une nappe de fioul dans la mer. Mais après des analyses, "ce carburant n'est pas utilisé pour les avions", explique un porte-parole de la police maritime de Malaisie. Ce serait peut-être donc d'un simple dégazage illégal.

Les téléphones. Cette énigme a suscité l’intérêt de la presse internationale. Des proches tentent d’appeler les portables des disparus… qui sonnent. Les portables sont-ils donc encore en état ? Rien n’est moins sûr, puisqu’il peut simplement s’agir d’un dysfonctionnement de "roaming", lorsqu’un téléphone passe par un opérateur à l’étranger. Plus improbable, les portables peuvent en effet toujours fonctionner, coincés dans une poche d’air de l’avion sous mer, ou même en flottant à la surface.

Les faux-débris. Dès lundi matin, un « objet jaune » suscite l’espoir des enquêteurs. Il pourrait s’agir d’un canot de sauvetage qui flotte sur la mer. Cette piste est rapidement balayée par les autorités malaisiennes. Il s’agirait d’un bouchon de bobine de fil recouvert de mousse. 

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