Le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, a lancé jeudi à Séoul un appel aux entreprises coréennes à venir investir en France, dont il a vanté les réformes en cours et les aides à l'investissement. "Je vous invite, mesdames et messieurs les industriels coréens, à prospecter davantage le marché français", a déclaré Jean-Marc Ayrault lors d'une rencontre avec la communauté d'affaires franco-coréenne, à l'occasion d'une visite officielle d'une journée. Il s'est posé "en ami et en partenaire" de ce pays "au potentiel d'avenir" dont le "rôle va aller croissant".
Les échanges entre la France et la Corée du Sud, son 4e partenaire en Asie, se montent à près de 8 milliards d'euros par an."Vous avez un gros potentiel d'investissement en France", a insisté le chef du gouvernement, qui entendait mettre l'accent sur les petites et moyennes entreprises (PME). Si 250 entreprises françaises sont implantées en Corée avec un stock d'investissements de 3,5 milliards d'euros, seules 44 entreprises coréennes le sont en France avec un stock d'investissements de 146 millions d'euros.
Récusant l'image d'une France qui "ne bouge pas", Jean-Marc Ayrault a détaillé les réformes engagées, mettant l'accent sur les mesures en direction des PME, comme le crédit d'impôt, et l'annonce le 9 juillet d'un plan pour les investissements d'avenir. "Les appels à projets pour ces investissements peuvent se faire en coopération. C'est un appel que je lance: inscrivez-vous dans ces appels à projets", a lancé Jean-Marc Ayrault aux Coréens. Une interview du Premier ministre français a été publiée jeudi matin dans le premier quotidien du pays, le Chosun Ilbo (2 millions d'exemplaires), où il affirme tourner la page d'une France qui "à cause de son manque de courage, n'a pas investi pendant 10 ans".
Louis Gallois, commissaire général à l'investissement et par ailleurs co-président du Club d'hommes d'affaires franco-coréens, a plaidé pour les atouts de la France: les entrepreneurs coréens "trouveront un environnement de haute technologie, avec une recherche forte, avec d'excellents ingénieurs". "La France a une capacité d'attraction. Les Chinois commencent à s'intéresser à la France et je pense que les Coréens devraient regarder vers la France, c'est leur intérêt et le nôtre aussi", a-t-il affirmé à l'AFP.
"Un secteur s'est imposé lors de cette visite: la santé, le biomédical. La France a des PME très performantes, avec de très hautes technologies. La Corée développe son industrie dans ce domaine, donc le partenariat est important et les entreprises françaises et coréennes pourraient aller prospecter ensemble sur des marchés tiers", a imaginé M. Gallois. Symboliquement, une signature de contrat de partenariat a été faite entre la société française Intrasense de logiciel d'analyse d'images médicales (65 salariés) et la société coréenne Isoltech de production d'équipements médicaux -- IRM, radiographie -- (50 salariés) pour un montant de 500.000 euros.
Parmi les domaines où les échanges pourraient se renforcer, notamment à la faveur d'un approfondissement de l'accord de libre-échange Corée-Union européenne de 2011, M. Gallois a cité "l'économie numérique, les énergies renouvelables, la domotique".