Le pompage du pétrole dans le golfe du Mexique a repris samedi après une interruption partielle d'une dizaine d'heures due à un problème technique. Le patron de la compagnie, lui, s'accordait du temps libre provoquant la colère de la Maison-Blanche.
Le Discoverer Enterprise, un énorme navire pétrolier qui opère dans la zone de la fuite de pétrole à quelque 70-80 km des côtes américaines, a repris le pompage. Il est capable de siphonner entre 15.000 et 18.000 barils de brut par jour tandis qu'un autre bateau participe également aux manoeuvres. Le tout permet de récupérer environ 25.000 barils de pétrole par jour, soit 4 millions de litres, sur les 9,5 millions qui s'échappent chaque jour du puits.
L'opération se fait dans des conditions météo difficiles alors que le patron de BP prenait du temps libre. Tony Hayward a en effet assisté sur l'Ile de Wight au Royaume-Uni à une régate de yachts de luxe. Le Bob, un bateau d'une valeur de 300.000, dont Tony hayward est co-propriétaire, était en course.
Ce jour de congé a été mal vu du coté de Washington : "cela fait partie d'une longue série d'erreurs et de bourdes de communication", a lancé le secrétaire général de la Maison-Blanche, Rahm Emmanuel. "Je pense que nous pouvons tous conclure que Tony Hayward ne commencera pas une seconde carrière dans le conseil en relations publiques", a-t-il ajouté.
Washington et BP veulent toutefois tourner la page. La compagnie britannique a en effet consentie à débloquer 20 milliards de dollars pour les dégâts. Barack Obama lui tente de refermer la dossier en relançant son plan climat. Et Tony Hayward doit abandonner la gestion quotidienne de la crise : le président de BP Carl-Henric Svanberg a déclaré vendredi qu'il allait passer le relais à l'Américain Robert Dudley.