Il n’avait pas parlé en public depuis novembre. Le président syrien Bachar al-Assad a prononcé dimanche un discours devant ses partisans à la Maison de la culture et des arts à Damas, une allocution-fleuve retransmise en directe par la télévision syrienne. Depuis sept mois, le chef d’État, contesté depuis près de deux ans par une révolte populaire devenue guerre civile, n’avait pas prononcé de discours.
• "La patrie et ses ennemis". Bachar al-Assad a d’abord martelé que le conflit, qui a fait selon l’ONU plus de 60.000 morts, n’opposait pas "le pouvoir et l’opposition, mais la patrie et ses ennemis, le peuple et ses assassins". Il a aussi ajouté que certains voulaient la partition de la Syrie, avant de présenter sa "solution".
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• Pas de "partenaire". Appelant à un "dialogue national", le président syrien a déploré le fait qu’il n’avait pas trouvé de "partenaire", une allusion au fait que l’opposition refuse d’entamer des négociations tant qu’il n’aura pas quitté le pouvoir.
• Des conditions à cette "solution". Le président syrien a assorti sa proposition de plusieurs conditions. "Les pays impliqués doivent s’engager à arrêter de financer l’armement et les hommes armés doivent arrêter les opérations terroristes", a-t-il réclamé, assurant : "nos forces cesseront ensuite immédiatement les opérations militaires, tout en conservant le droit le répliquer". Après ces étapes seulement, une "conférence de dialogue national" pourra être organisée, à laquelle "participeront toutes les parties".
Des centaines de partisans. Le discours de Bachar al-Assad a été accueilli par des applaudissements nourris de la part des centaines de partisans du régime réunis dans la salle, qui scandaient : "par notre âme et par notre sang, nous nous sacrifierons pour toi". Le président syrien s'exprimait depuis la scène, devant un immense drapeau syrien composé d’une multitude de visages.
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• La proposition rejetée. La Coalition de l'opposition syrienne a rejeté la "solution" de Bachar al-Assad. "L'objectif pour les Syriens est de le sortir [du pays] et ils ont déjà perdu pour cela plus de 60.000 martyrs. Ils n'ont pas fait tous ces sacrifices pour permettre le maintien du régime tyrannique", a affirmé son porte-parole. Le ministre britannique des Affaires étrangères a lui aussi réagi après le discours de Bachar al-Assad, qu'il a qualifié de "plus qu'hypocrite" sur Twitter. "Les promesses vides de réformes ne trompent personne", a-t-il écrit.
#AssadSpeech beyond hypocritical. Deaths, violence and oppression engulfing #Syria are his own making, empty promises of reform fool no one— William Hague (@WilliamJHague) Janvier 6, 2013
"Le discours d'Assad est plus qu'hypocrite. Les morts, la violence et l'oppression qui minent la Syrie sont de son fait, les promesses vides de réformes ne trompent personne".