Bain de foule militant pour Silvio Berlusconi

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et Ariel Dumont, avec agences , modifié à
REPORTAGE - Des milliers de partisans sont allés acclamer le Cavaliere, dimanche, condamné pour fraude fiscale.

Malgré la canicule, ils étaient des milliers à manifester. Des partisans de Silvio Berlusconi ont protesté dimanche à Rome contre la confirmation par la Cour de cassation de la peine de quatre ans de prison ferme infligée à l'ancien président du Conseil italien pour fraude fiscale.

Les "juges rouges". Toutefois, le Cavaliere, 76 ans, a estimé que le gouvernement de coalition associant la droite et la gauche, et auquel son Parti de la liberté (PDL) appartient, devait continuer. S'adressant à une foule d'environ 2.000 personnes, un Silvio Berlusconi étonnamment contenu a réitéré ses attaques contre les "juges rouges" tout en clamant son innocence.

C’est sans aucun maquillage, les traits tendus, que Silvio Berlusconi est apparu devant la foule :

Il a fait savoir qu'il continuerait à soutenir le fragile gouvernement d'Enrico Letta, qui va du PDL au Parti démocrate (PD, centre gauche). "Nous avons clairement dit que le gouvernement devait durer pour approuver les réformes économiques que nous avons demandées et qui ont été acceptées", a déclaré l'orateur, qui portait un t-shirt bleu marine sous un costume, à la foule massée devant sa résidence romaine.

Rester au cœur du combat politique. Il a ajouté, d'une voix parfois cassée : "Nous ne sommes pas guidés par des intérêts personnels. Les intérêts de tous et de notre pays viendront toujours en premier". Après son intervention, dans laquelle il a aussi affirmé son intention de rester au coeur du combat politique, Silvio Berlusconi est venu saluer quelques uns de ses partisans très émus, dont beaucoup de femmes qui sanglotaient en lui serrant la main.

"Nous vivons dans une dictature". Auparavant, l'un des soutiens les plus virulents du Cavaliere, la députée PDL Daniela Santanche, avait évoqué une possible démission en bloc des élus de droite en cas de refus du chef de l'Etat, le président Giorgio Napolitano, d'amnistier Silvio Berlusconi.

"Nous vivons dans une dictature. Il existe un pouvoir (le pouvoir judiciaire, ndlr) qui a pris le pas sur la démocratie", a déclaré cette fidèle dans un entretien à l'édition dominicale du quotidien Il Fatto. "La condamnation de Silvio Berlusconi mérite une révolution".

Silvio Berlusconi a demandé vendredi aux députés du PDL d'exiger une réforme de la justice et, en cas de refus, de provoquer des élections législatives anticipées. Par ailleurs, cinq ministres issus du parti ont fait savoir qu'ils étaient prêts à démissionner.