Bangkok s'active pour éviter le pire. La capitale thaïlandaise de 12 millions d'habitants luttait d'arrache-pied samedi pour se protéger des plus importantes inondations qu'aient connues le pays depuis plusieurs décennies, avec l'espoir d'épargner complètement le centre-ville et l'aéroport international.
Des digues de sable
Les autorités semblent avoir pour l'instant, gagner la bataille des eaux alors qu'une immense zone au nord et à l'est de la mégalopole est noyée depuis déjà plusieurs jours, par endroit sous plusieurs mètres d'eau. "Nous devons essayer de protéger Bangkok, l'aéroport Suvarnabhumi, les zones industrielles et les centres d'évacuation", a déclaré la Premier ministre, Yingluck Shinawatra.
Face à la menace persistante d'inondations, des sacs de sable ont été empilés les uns sur les autres le long des canaux et du fleuve Chao Praya. Les autorités ont par ailleurs réussi à combler une brèche dans une digue au nord de la ville, dont l'ouverture jeudi avait provoqué la panique pendant quelques heures, sur fond de déclarations contradictoires des autorités. Et aux abords de la ville, responsables de l'irrigation, militaires et villageois travaillaient de concert pour renforcer encore les dernières protections.
Le week-end de tous les dangers
Le pouvoir affirme depuis quelques jours que ce week-end est celui de tous les dangers, avec l'arrivée de grosses masses d'eau du nord du pays face aux grandes marées qui vont ralentir leur évacuation. "L'eau atteindra son maximum entre le 16 et le 18" octobre, a averti Worapat Tianprasit, du Département royal de l'irrigation, précisant que le niveau du fleuve Chao Praya était monté à 2,27 mètres au dessus du niveau de la mer, soit un peu moins que prévu. "Si la marée ne dépasse pas les 2,5 mètres, il n'y aura pas d'inondations", a-t-il estimé.
Les inondations touchent aujourd'hui un tiers du territoire national, avec un bilan porté samedi à au moins 297 morts. Quelque 110.000 personnes ont déjà trouvé refuge dans des centres de secours alors que des centaines d'usines et des centaines de milliers d'hectares de récoltes ont été inondés.
La Chine, le Japon et les Etats-Unis ont apporté un soutien financier et logistique aux opérations de secours et de prévention. Les inondations ont également fait près de 250 morts au Cambodge voisin et plus de 40 au Vietnam, où la majorité des victimes sont des enfants