Gap et d'autres grandes marques américaines ont refusé lundi d'approuver un accord sur les conditions de sécurité dans les usines textiles du Bangladesh validé par les deux leaders mondiaux du prêt-à-porter, le suédois H&M et l'espagnol Inditex. Cet accord, soutenu par l'Organisation internationale du travail, des syndicats et d'autres groupes d'influence, était en négociation depuis le 24 avril, date de l'effondrement d'un immeuble abritant des ateliers de sous-traitance travaillant pour des grandes marques occidentales, qui a coûté la vie à 1.127 personnes.
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Le syndicat IndustriALL, qui a conduit les négociations, a salué l'engagement de H&M et a souhaité que d'autres marques suivent son exemple avant une date-butoir fixée au 15 mai. Le groupe espagnol Inditex, propriétaire de l'enseigne Zara, a fait savoir qu'il soutenait cet accord. "L'accord n'est pas publié mais, comme vous le savez, nous avons joué une part très active dans son développement", a précisé un porte-parole. Un porte-parole d'IndustriALL a dit que l'Américain PVH , qui possède Calvin Klein, et l'Allemand Tchibo, déjà signataire d'un programme existant au Bangladesh, avaient exprimé leur soutien à l'accord.
Gap, partie prenante des négociations, a dit être prêt à valider l'accord "aujourd'hui" mais réclame au préalable un changement dans la clause relative aux règlements des contentieux devant la justice. "Grâce à ce simple changement, cet accord mondial historique pourra avancer avec l'ensemble des distributeurs, pas seulement ceux qui sont basés en Europe", a déclaré Eva Sage-Gavin, une cadre de Gap, dans un communiqué. L'Europe représente environ 60% des exportations textiles du Bangladesh.
Wal-Mart, qui participait également aux négociations, n'a pas communiqué sur l'accord. Le premier groupe mondial de distribution a en revanche exhorté les autorités bangladaises à faire cesser la production dans une usine qu'il juge dangereuse, Stitch Tone Apparels à Chittagong, et à inspecter un autre site à Dacca, la capitale.
Amendement sur les syndicats et hausse des salaires
Le gouvernement bangladais a adopté lundi un amendement au Code du travail permettant au Parlement d'autoriser la constitution de syndicats dans les usines de confection sans autorisation préalable des employeurs. Cette disposition est réclamée de longue date par les organisations internationales du travail et les associations de défense des droits de l'homme.
L'amendement a été adopté au lendemain de la décision du gouvernement de créer une commission chargée d'évaluer les augmentations de salaires pour les ouvriers de la confection. Le salaire minimal mensuel est de 38 dollars, après une augmentation de 80% en 2010 acceptée au terme de plusieurs mois de violentes manifestations.