Des barricades bloquent l'entrée de dizaines d'établissements scolaires à Rome, où des élèves armés de pinceaux manifestent contre les coupes budgétaires et l'état piteux des bâtiments en donnant eux-mêmes un coup de peinture aux salles de classe décrépies.
Au lycée Tasso, après avoir mis de côté leurs sacs de couchage et les restes de leur dîner de la veille, des élèves commencent à gratter les graffitis sur les murs des toilettes. "On ne peut plus supporter cette situation", explique Alessandro Spaggiari, 18 ans, alors que ses amis préparent du plâtre tout frais pour recouvrir les murs. "Nous n'avons pas les fonds pour entretenir les salles de classe et maintenir l'école aux normes de sécurité, alors nous avons décidé de nous en charger nous-mêmes", affirme-t-il.
Plus de 70 établissements scolaires ont été occupés par des élèves dans toute la région de Rome pour protester contre les coupes budgétaires dans l'éducation alors que l'Italie est engluée dans la récession. Des dizaines d'autres écoles sont occupées dans le reste du pays.
"Cette génération a été tellement maltraitée par la classe politique qu'ils tendent à voir seulement les aspects négatifs de la politique gouvernementale en matière d'éducation", explique Mario Morcellini, spécialiste des questions d'éducation à l'université romaine de La Sapienza. "Personne dans ce pays ne fait plus confiance aux hommes politiques, particulièrement les jeunes", ajoute-t-il.