"Il existe bien des foyers islamistes intégristes à Verviers". Tel était le constat dressé dans la presse locale par le bourgmestre (maire) de cette ville de l’Est de la Belgique, le 14 janvier, à la veille de l’opération antiterroriste dans laquelle deux hommes soupçonnés d'être djihadistes sont morts jeudi. Avec une illustration d’un combattant arborant la barbe islamiste et manipulant une arme lourde, l’édition locale du quotidien l’Avenir barrait ainsi sa Une d’un titre en forme de question fermée : "pourquoi notre région est un terreau djihadiste". Il semble que l’action des forces de l'ordre jeudi y a apporté la réponse la plus sanglante.
#verviers : la Une d'hier de @lavenirVV "Pourquoi notre région est un terreau djihadiste" par @FDestrebecqpic.twitter.com/5KGi4G9WSm— Arnaud Wéry (@arnaudwery) 15 Janvier 2015
Comme la France, la Belgique confrontée au dilemme syrien. Loin derrière la France, la Belgique est un des pays occidentaux les plus représentés au sein du contingent des combattants étrangers en Syrie. A l’automne dernier, les estimations comptaient ainsi environ 300 Belges combattant dans les rangs djihadistes en Syrie. Au même titre que certaines banlieues de Bruxelles, il est de notoriété publique que la commune de Verviers est considérée comme un des foyers de la radicalisation islamiste en Belgique. Ainsi, le groupe ciblé par l’action de la police belge jeudi soir, était notamment constitué d'individus qui étaient revenus de Syrie depuis peu.
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Six à huit jeunes partis en Syrie. Si plusieurs mosquées de la ville et de sa région seraient cataloguées comme fondamentalistes, les forces de l’ordre relevaient toutefois la difficulté à cerner les signes de la radicalisation. Comme on a pu le connaitre en France, les autorités se disent confrontées à des jeunes qui se radicalisent rapidement et hors des mosquées ou de structures identifiables, via Internet. Des jeunes qui sont ainsi plus difficiles à surveiller. Et comme en France, on note une explosion de ce phénomène depuis 2010-2011, dans le contexte international du printemps arabe, du conflit syrien et de l’émergence de l’organisation État islamique.
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Dans son article publié à la veille de l’assaut, l’Avenir se demandait s’il existait des "Verviétois qui sont des petits Kouachi ou Coulibaly en puissance". Selon des sources policières citées par le quotidien, six ou huit jeunes de la région sont partis combattre en Syrie et certains étaient déjà revenus. "Comme cet homme d’origine tchétchène qui y a perdu une jambe", précise le quotidien.
"Des attentats d'envergure et de manière imminente". Des jeunes revenus de Syrie, le groupe de Verviers ciblés jeudi en comptait dans ses rangs. Une "cellule opérationnelle" qui était étroitement surveillée par les autorités belges qui l’avait placée sur écoute, selon les médias. Un groupe qui était "sur le point de commettre des attentats d'envergure et de manière imminente", ce qui a poussé les services anti-terroristes à agir rapidement.