Il préfère mourir que de continuer à être enfermé. Frank Van Den Bleeken, un détenu belge, va pouvoir être euthanasié, comme il le demandait depuis des années, a indiqué lundi son avocat. Il a été interné et déclaré irresponsable pour plusieurs viols ainsi qu’un meurtre. Mais après 30 ans passés derrière les barreaux, il affirme subir des "souffrances psychiques insupportables".
Rester en prison, "ça n’aide personne". Frank Van Den Bleeken avait attaqué la ministre de la Justice pour obtenir son transfert vers une institution capable de prendre en charge ses souffrances. Le problème : un tel lieu n’existe pas en Belgique et il aurait dû être interné aux Pays-Bas. Or, la cour d’appel de Bruxelles a jugé que la ministre n’était pas compétente pour dévider d’un transfert dans un autre pays et a donc refusé cette possibilité au détenu, incarcéré à Bruges. "Me laisser indéfiniment derrière les barreaux, ça n’aide personne. Ni moi, ni la société, ni les victimes. A quoi ça sert ?", exprimait Frank Van Der Bleeken à la télévision, il y a quelques mois.
Il y a trois ans, le criminel avait demandé à la Commission fédéral relative à l’euthanasie d’examiner son dossier, mais cette dernière avait refusé tant que tous les recours thérapeutiques n’étaient pas épuisés. "Je suis un être humain malgré ce que j’ai fait. Je veux avoir l’euthanasie", réclamait le détenu. "Si mes conditions de vie ne changent pas, si je reste psychiquement comme je suis, je ne vois pas d’autres solutions." Le criminel se considérait comme un danger pour la société et ne souhaitait pas être remis en liberté, mais continuait à juger ses conditions de détention inhumaines et insupportables. Selon Me Vander Velpen, le détenu répète depuis quatre ans "qu’il ne peut plus vivre comme ça et qu’il ne peut plus accepter la douleur". "Pas mal de médecins et de psychiatres ont déclaré que mon client souffrait d’une manière durable et qu’il n’y avait rien qui puisse adoucir ses souffrances", a révélé son avocat.
48 heures pour faire ses adieux. Selon son avocat, il a désormais reçu l’autorisation d’être transféré vers un hôpital en vue d’une euthanasie, d’ici quelques semaines. Frank Van Den Bleeken aura "48 heures pour faire ses adieux à sa famille puis mourir de manière digne", a indiqué Jos Vander Velpen, son avocat, qui a précisé qu’il ne pouvait "dire ni quand ni où cela se produira". Depuis le début de son internement, le quinquagénaire n’avait pu sortir de prison qu’une seule fois, pour l’enterrement de sa mère.
Des "souffrances psychiques insupportables" sont une des conditions pour avoir accès à l’euthanasie, en Belgique, comme le précise la loi de 2002 qui autorise un tel acte. Il y a quelques mois, la Belgique a ouvert l'euthanasie aux mineurs sous certaines conditions.