Le premier parti de Flandre, la formation indépendantiste N-VA, a averti samedi les francophones de Belgique qu'il leur imposerait "l'autonomie totale" de la Flandre (nord) s'il remportait les législatives de mai 2014. "Si la Nouvelle alliance flamande (N-VA) devient 'incontournable' (en français dans le texte, ndlr)" après les élections, "les partis francophones ne pourront pas faire autrement que de tenir compte de nos conclusions", a déclaré dans le quotidien néerlandophone De Standaard l'un des fondateurs de la N-VA, le ministre régional Geert Bourgeois.
"C'est ce qui se passe dans un mariage. Si un partenaire dit 'je veux cela' et que l'autre répond 'non', alors c'est terminé", a prévenu le numéro deux du gouvernement régional de la Flandre.
La formation indépendantiste, dirigée par l'actuel bourgmestre (maire) d'Anvers Bart De Wever, était déjà arrivée en tête en Flandre lors du précédent scrutin, en juin 2010, avec 28% des voix. Mais elle avait choisi de rester dans l'opposition, estimant insuffisant un accord organisant le transfert de nouvelles compétences de l'Etat central vers les régions adopté par huit autres partis, francophones et néerlandophones. Ce n'est qu'après cet accord et 541 jours de crise politique - un record mondial - que le gouvernement de coalition du socialiste francophone Elio Di Rupo avait finalement pu voir le jour fin 2011.
Selon Geert Bourgeois, la N-VA, actuellement créditée d'environ 40% des intentions de vote en Flandre, n'entrera pas non plus dans un gouvernement fédéral en 2014 sans une réforme beaucoup plus radicale des relations entre les régions qui composent l'actuelle Belgique fédérale.