Ben Ali a trouvé refuge en Arabie Saoudite. L’ancien président tunisien a t-il initialement souhaité venir en France ? "La question ne s’est jamais posée", soutient un communiqué de l’Elysée, démentant implicitement tout refus de Paris d'accueillir Ben Ali, pour ne pas mécontenter la diaspora tunisienne installée dans l’Hexagone.
Ses proches ont quitté Eurodisney
Quid des proches de l'ex-président tunisien qui ont pu pénétrer en France ? Ils vont quitter le territoire dans les heures à venir, a fait savoir François Baroin. "Cette famille est actuellement en France pour des raisons qui ne sont pas directement liées à la situation tunisienne, et elle n’a pas vocation à rester en France. Elle a d’ailleurs manifesté son souhait de partir dans les meilleurs délais. Ils partiront", a assuré le porte-parole du gouvernement, sur Europe 1.
Des proches de l'ex-président tunisien, dont Nesrine, 24 ans, l’une des filles de Ben Ali, ont effectivement quitté samedi après-midi l'hôtel du parc Eurodisney où ils séjournaient. Le groupe était arrivé en France dès jeudi, veille du départ de Tunisie du président, sous la pression de la rue. Ces personnes, dont le nombre n'a pas été précisé, "sont parties il y a une heure ou deux", a déclaré en milieu d'après-midi un responsable du Disneyland Hotel sous couvert de l'anonymat. "Tout le groupe est parti, personne ne sait où ils sont allés."
Vigilance renforcée sur les avoirs
En outre, les avoirs de la famille Ben Ali et de ses proches seront étroitement surveillés. "J’ai, avec Christine Lagarde, donner l’instruction à Tracfin (organisme chargé de lutter contre la corruption, ndlr) d’informer les banques pour qu’elles exercent une vigilance renforcée sur tous les mouvements financiers qui concernent les avoirs de la famille et de l’entourage de l’ancien président Ben Ali", a indiqué François Baroin sur Europe 1. "Concrètement, ça veut dire que ces établissements devront informer Tracfin qui pourra bloquer les opérations et le cas échéant saisir l’autorité judiciaire."
Après plusieurs années d’une relation prospère avec la Tunisie de Ben Ali, la France semble plus que jamais avoir tourné la page. Une ligne dure qui peut dérouter. "On ne peut pas le dire comme ça. La position de la France, sa politique, est fondée sur deux principes constants : la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat souverain, et deuxièmement, le soutien à la démocratie et à la liberté", a répondu François Baroin.