Présidente de la principale association de victimes des attentats du 11 mars 2004 en Espagne, Pilar Manjon, a accueilli avec prudence et recul la mort d'Oussama ben Laden, tué lors d'une opération spéciale des Américains dimanche. "Un monstre est mort, mais ils ont tué un martyr, ils vont le transformer en martyr, a -t-elle commenté lundi. "Cela nous fait sourire, mais c'est un sourire amer. Nous n'en avons pas terminé avec le terrorisme. Puissions-nous en avoir fini, mais ce n'est pas le cas".
L'Espagne avait été ensanglantée le 11 mars 2004 par une série d'attentats dans des trains de banlieue à Madrid (191 morts), revendiqués au nom du réseau Al-Qaïda. Pilar Manjon avait perdu un fils dans ces attentats. La justice espagnole a condamné en octobre 2007 21 des 28 personnes accusées dans le massacre, dont trois à des peines de 40.000 années de prison. En juillet 2008, quatre des condamnés avaient été innocentés par le Tribunal suprême. La mort de Ben Laden "nous est d'un maigre secours". "Même si c'est lui qui a donné les ordres, avec ce type de terrorisme, avec des cellules aussi étroitement liées entre elles, il est très difficile de dire que c'est terminé." Une association de victimes britannique a également tempéré lundi la joie première de la mort du leader de la nébuleuse islamique.