Pour l'universitaire Mathieu Guidère, spécialiste d'Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi), "ce n’est pas parce que Ben Laden est mort que le terrorisme est mort". "A chaque fois qu'un grand chef de l'organisation a été tué, en particulier par des Américains, il a accédé dans l'imaginaire djihadiste international au statut de martyre", a souligné le spécialiste au micro d'Europe 1.
"Et en accédant à ce statut, car tué par des non-musulmans, en général les branches en question créent des brigades portant le nom de ce nouveau martyre, qui sont des brigades de kamikazes, et qui vont se lancer dans des opérations de vengeance", a t-il ajouté.
Ben Laden était "une icône du terrorisme international mais il ne contrôlait pas les organisations", souligne l'expert, qui recense en particulier trois branches instituées car adoubées par Ben Laden et le numéro deux de l'organisation, Ayman al-Zawahiri. "Il y a Al-Qaïda en Irak qui est en déliquescence aujourd'hui, Al-Qaïda dans la péninsule arabique basée au Yémen, et Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) basée à la fois en Afrique du Nord et dans le Sahel. Ces trois branches sont totalement autonomes, à la fois sur le plan financier, opérationnel, mais elles se revendiquent de Ben Laden.