Après la mort d'Oussama ben Laden, tué dimanche au Pakistan par un commando américain, de nombreux pays se préparent à d'éventuelles représailles de la part d'Al-Qaïda ou d'autres réseaux islamistes extrémistes. L'organisation policière Interpol a appelé lundi à des "mesures spéciales de vigilance", estimant que le risque de menace terroriste dans le monde s'était accru.
Des menaces de représailles ont déjà été faites lundi par le mouvement des talibans pakistanais contre le Pakistan et les Etats-Unis. "Les dirigeants pakistanais, le président (Asif Ali) Zardari et l'armée pakistanaise seront désormais nos premières cibles. L'Amérique sera notre deuxième cible", a déclaré Ehsanullah Ehsan, porte-parole du Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP),
Alain Juppé a mis en garde lundi contre "une situation qui n'était pas pacifiée". "La menace terroriste n'a pas disparu et il faut donc rester totalement mobilisé pour y faire face", a prévenu le ministre des Affaires étrangères sur Europe 1.
Londres surveille ses ambassades
D'ores et déjà, le Japon a décidé de renforcer la sécurité de ses bases militaires pour se préparer à d'éventuelles représailles.
Pour sa part, Londres, qui est un des pays les plus impliqués dans la "guerre contre le terrorisme" a décidé de renforcer la sécurité de ses ambassades. Le Royaume-Uni s'est engagé aux côtés des Américains dans la guerre en Irak en 2003, malgré l'opposition de l'opinion publique britannique, et a participé dès le départ à l'intervention en Afghanistan en 2001, devenant une cible privilégiée pour les terroristes.
Le gouvernement britannique estime que la mort de Ben Laden ne met pas Londres à l'abri du risque terroriste, même si c'est un "grand soulagement". "C'est un coup très sévère infligé à Al-Qaïda mais, comme toute organisation qui a subi un dur coup, ils vont vouloir montrer d'une façon ou d'une autre qu'ils sont encore capables de fonctionner", a indiqué William Hague, le chef de la diplomatie britannique.
"Des opérations de représailles"
Les experts du terrorisme sont d'ailleurs plutôt unanimes sur les risques actuels. Il y aura "probablement des opérations de représailles et de djihad de la part des différentes composantes d'Al-Qaïda", a alerté lundi matin Roland Jacquard, président de l’Observatoire international du terrorisme, interrogé sur Europe 1.
Un avis partage par l'ex-juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière : "Je ne crois pas qu'Al-Qaïda central ait la capacité opérationnelle d'impulser directement des opérations comme il l'a fait pour le 11 septembre. Par contre, que cela incite dans le cadre d'une propagande, qui va être exploitée, certains groupes à agir spontanément, on ne peut pas l'exclure".