Les réactions de soulagement se multiplient après l’annonce de la mort d’Oussama Ben Laden, dans la nuit de dimanche à lundi. Mais beaucoup souligne que la lutte contre le terrorisme est loin d'être terminée pour autant.
La France a salué "la ténacité des Etats-Unis" et qualifié la mort de Ben Laden d’"événement majeur de la lutte mondiale contre le terrorisme". Pour l’Elysée, "Oussama Ben Laden était le promoteur d'une idéologie de haine et le chef d'une organisation terroriste qui a fait des milliers de victimes dans le monde entier, notamment dans les pays musulmans". "Pour ces victimes, justice est faite. Ce matin, la France pense à elles et à leurs familles", a ajouté Paris. Mais si "le fléau du terrorisme subit un échec historique (…) ce n'est pas la fin d'Al-Qaïda" a mis en garde l'Elysée.
"Un coup décisif"
François Fillon a également évoqué "une victoire pour tous ceux qui luttent contre le terrorisme". Le ministre de la Défense Gérard Longuet a lui estimé sur RTL que la mort du chef d'Al-Qaïda était "un évènement considérable pour le monde entier".
De son côté, Alain Juppé sur Europe 1 lundi a jugé que la mort de Ben Laden était "un coup décisif car sa personnalité" était "très symbolique, tous les messages adressés aux démocraties l’étaient souvent dans sa bouche" .
"Nous partageons et comprenons la joie du peuple américain", a estimé Alain Juppé :
"Une réussite capitale"
L’ancien président américain George W. Bush, à la tête du pays au moment des attentats du 11 Septembre 2001, a été le premier à réagir, quelques minutes seulement après l’annonce de Barack Obama. Il a salué une "réussite capitale" et a estimé que "la lutte contre le terrorisme continue, mais ce soir, l'Amérique a envoyé un message évident: quel que soit le temps que cela prend, la justice finit par être rendue".
David Cameron lui a emboité le pas peu après. Pour le Premier ministre anglais, "la nouvelle de la mort d'Oussama Ben Laden est un grand soulagement pour les peuples dans le monde. Oussama Ben Laden était responsable des pires atrocités terroristes dans le monde : le 11 septembre et tant d'autres attentats, qui ont coûté des milliers de vies, dont de nombreuses Britanniques", a-t-il fait valoir, alors que Londres avait été visé en 2005 par des attentats de masse liés à Al-Qaida. Londres a demandé à ses ambassades de renforcer leurs mesures de sécurité et aux citoyens britanniques, où qu’ils soient, de surveiller les réactions dans l’immédiat et d’éviter la foule.
L’ancien Premier ministre Tony Blair a lui souligné que "la lutte contre le terrorisme" était "toujours aussi urgente". Angela Merkel a elle exprimé son "soulagement" lors d'un entretien au téléphone avec Barack Obama.
Les présidents de l'Union européenne Herman Van Rompuy et de la Commission européenne José Manuel Barroso ont salué "un résultat majeur" dans la lutte antiterroriste, qui rend le monde "plus sûr et montre que de tels crimes ne peuvent rester impunis". Saluant également un "succès significatif pour la sécurité des alliés de l'Otan", le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen a estimé qu'il était essentiel de poursuivre les opérations en Afghanistan pour faire en sorte que ce pays "ne devienne jamais un repaire pour l'extrémisme".
Le terrorisme est au Pakistan
Le président afghan Hamid Karzaï a estimé pour sa part que Ben Laden avait payé pour "ses actes", assurant que le fait qu'il ait été tué au Pakistan prouvait que la source du terrorisme n'était pas en Afghanistan.
En Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a jugé que la mort d'Oussama ben Laden était un "triomphe retentissant pour la justice, la liberté et les valeurs partagées par tous les pays démocratiques". Côté palestinien, Ghassan Khatib a estimé que "le fait d'être débarrassé de Ben Laden est une bonne chose pour la paix dans le monde mais ce qui compte, c'est de vaincre les discours et les méthodes, les méthodes violentes, créés et promus par Ben Laden et d'autres à travers le monde."
Retirer les troupes d'Afghanistan
Essam Al Erian, membre de la direction des Frères musulmans a estimé que "l'une des causes de la violence dans le monde a disparu" et qu'il était trmps pour Obama "de retirer ses troupes d'Afghanistan et d'Irak".
Le Kenya a également réagi, rappelant qu’il avait "été le premier pays à être attaqué par Al-Qaïda", la mort d'Oussama ben Laden est donc "un soulagement pour les victimes des attentats" de 1998, a commenté le porte-parole du gouvernement kényan, Alfred Mutu.
L'Inde a de son côté souligné que le fait que Ben Laden ait été tué au Pakistan confirmait les craintes que le pays, ennemi juré de New Delhi, serve de repaire aux extrémistes. Le Premier ministre australien Julia Gillard a félicité lundi les Etats-Unis de la mort d'Oussama Ben Laden, mais prévenu que Al-Qaïda n'était "pas anéanti".