L'info. Le couperet est prêt à tomber pour le Cavaliere. Vendredi, une commission sénatoriale a proposé son éviction du Sénat. Lâché par son parti alors qu'il tentait de faire tomber l'actuel gouvernement, Silvio Berlusconi, 77 ans, n'a jamais été aussi proche de la sortie. Il revient désormais au Sénat réuni en assemblée plénière de se prononcer à la fois sur sa destitution et sur son inéligibilité. Sans doute avant la fin du mois, estime-t-on en Italie.
La justice en embuscade. "C'est une page noire pour la démocratie", a immédiatement réagi Daniele Capezzone, un fidèle du Cavaliere. "Il n'y a aucune possibilité de défense et aucune raison de se présenter devant un organe qui a déjà anticipé sa décision", ont indiqué dans un communiqué ses trois avocats. En effet, compte tenu de la composition politique de la commission - une majorité de sénateurs de gauche -, cette décision était tout à fait attendue. D'autant plus après la condamnation de l'ex-chef du gouvernement le 1er août à quatre ans de prison pour fraude fiscale (ramenés à un an en raison d'une amnistie) dans le procès Mediaset. En raison de son âge avancé, Silvio Berlusconi ne purgera pas sa peine derrière les barreaux, mais en étant assigné à résidence ou en effectuant des travaux d'intérêt général. Toutefois, une éventuelle exclusion le prive de son immunité parlementaire. Or, il a été condamné par ailleurs en première instance dans le procès Rubygate pour sollicitation de prostituée mineure et abus de pouvoir, et risque une arrestation dans d'autres affaires.
>> A LIRE : Le Cavaliere et les affaires, une vieille histoire
"La loi est la même pour tous". D'ailleurs, les partisans de son exclusion arguent que, comme il est écrit sur le fronton de tous les tribunaux d'Italie, "la loi est la même pour tous". Mercredi, dans son discours devant le parlement pour réclamer la confiance, le chef du gouvernement Enrico Letta avait écarté très vite toute concession au magnat des médias de 77 ans. "Dans un pays démocratique, les décisions de justice doivent être appliquées" et "les affaires judiciaires doivent être dissociées de la politique", a-t-il rappelé avec fermeté.
Lâché par les siens. Roi des coups de poker, Silvio Berlusconi a tout fait pour déclencher une crise politique vendredi 27 septembre en retirant du gouvernement les cinq ministres de son parti. Mais sa tentative de faire tomber le gouvernement et de provoquer une dissolution des chambres a échoué. Devant la fronde de nombre de ses partisans, dont le vice-Premier ministre Angelino Alfano, il a dû se résoudre mercredi à voter la confiance au gouvernement Letta.
>> A LIRE : Italie : Berlusconi a perdu la partie
Un complot ? Jeudi soir, Silvio Berlusconi, toujours plus défait, a une nouvelle fois qualifié la sentence Mediaset d'"indigne et basée sur rien". Il s'est redit victime d'un "acharnement judiciaire de juges d'extrême gauche", qui s'inscrit "dans une opération destinée à éliminer le leader du centre droit". Il a également déposé un recours auprès de la Cour européenne des droits de l'Homme.
----------------------------------------------------------------------------------------
Tous les articles d'Europe1.fr sur la saga judiciaire et politique de Silvio Berlusconi :
• Berlusconi a perdu la partie
• Berlusconi, le roi des coups de poker
• Le président Napolitano veut que Berlusconi purge sa peine
• VIDEO - Berlusconi se dit "persécuté"
• Berlusconi, "le cache-sexe des Italiens"
• Bientôt un film coquin sur Berlusconi ?
• Dans les coulisses des soirées "bunga-bunga"