Jugement surprise pour le Cavaliere. Silvio Berlusconia été condamné à quatre ans de prison pour fraude fiscale dans le dossier Mediaset, vendredi après-midi. Une peine aussitôt réduite à un an en vertu d'une loi sur l’amnistie, a annoncé le tribunal de Milan qui l'a jugé.
"Un acharnement judiciaire"
Le Cavaliere a, en effet, obtenu l'atténuation de sa peine en vertu d'une loi d'amnistie datant de 2006 qui avait été promulguée par le gouvernement de gauche de l'époque pour réduire la surpopulation carcérale. Cette condamnation représente un symbole fort en Italie mais elle ne signifie pas pour autant que le "Cavaliere" va dormir en prison dans les prochains jours. Il ne s'agit en effet que d'un jugement en première instance et Silvio Berlusconi va très vraisemblablement faire appel. La peine deviendra effective seulement à l'issue du dernier appel.
L'ex-chef du gouvernement a dénoncé "un intolérable acharnement judiciaire". "C'est un jugement politique, incroyable et intolérable. C'est sans aucun doute un verdict politique comme sont politiques tous les procès inventés contre moi", a déclaré Silvio Berlusconi en intervenant dans une émission d'une de ses chaînes privées, Italia 1.
>> A LIRE AUSSI : Berlusconi, la vie après la politique
Condamné pour fraude fiscale
Silvio Berlusconi a été condamné dans une affaire liée à l'acquisition de droits TV par sa compagnie audiovisuelle Mediaset, des achats qui ont permis d'instaurer un système de fraude fiscale. Dans ce
procès, où dix autres personnes outre Silvio Berlusconi étaient poursuivies, le tribunal a de plus condamnés les accusés à verser 10 millions d'euros à titre d'avance au fisc italien.
Le patron de Mediaset est accusé d'avoir artificiellement gonflé le prix des droits de diffusion de films, achetés par des sociétés écrans lui appartenant, lors de leur revente à son empire audiovisuel Mediaset. Le groupe aurait ainsi constitué des caisses noires à l'étranger et réduit ses bénéfices en Italie pour payer moins d'impôts.
Silvio Berlusconi était "au sommet de la chaîne de commandement dans le secteur des droits télévisés jusqu'en 1998", a ajouté le procureur, qui a demandé également une peine de 3 ans et 4 mois contre Fedele Confalonieri, président de Mediaset et bras droit du Cavaliere dans ses affaires. Ce dernier a été cependant acquitté vendredi par le tribunal.
Une nouvelle vie très judiciaire
Depuis qu'il a quitté le pouvoir et la vie politique en novembre 2011, Silvio Berlusconi ne cesse de faire des allers-retours devant les tribunaux. Outre le procès pour fraude fiscale, le 'Cavaliere' est toujours poursuivi dans le cadre de l'affaire Rubygate, qui se décompose en deux volets. Il est soupçonné d'avoir recouru à la prostitution d'une mineur mais aussi d'abus de pouvoir pour freiner l'enquête.
>> A LIRE AUSSI : Rubygate : Berlusconi dément en bloc