En pleine campagne, le "Cavaliere" fait polémique en soulignant les bons côtés du fascisme.
L'INFO. Décidé à reprendre le pouvoir, Silvio Berlusconi est en pleine campagne électorale et a réussi à faire parler de lui après un hommage très polémique. Ce dernier a en effet déclaré que Benito Mussolini, qui a dirigé l'Italie de 1922 à 1943, a fait beaucoup de bonnes choses, à l'exception notable des "lois raciales" antisémites.
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• La déclaration. "Les lois raciales représentent la pire faute d'un leader, Mussolini, qui en revanche a fait de bonnes choses dans tant d'autres domaines", a affirmé l'ex-chef de gouvernement, qui s'exprimait à Milan en marge d'une cérémonie à l'occasion de la journée de la mémoire... de l'holocauste. L'Italie "n'a pas les mêmes responsabilités que l'Allemagne", a encore affirmé le Cavaliere, alors que la chancelière Angela Merkel avait estimé samedi que l'Allemagne avait "une responsabilité permanente pour les crimes du national-socialisme".
• Une avalanche de réactions. Cette sortie n'a pas manqué de provoquer de vives réactions en Italie, qui fut l'allié de l'Allemagne nazie pendant la Seconde guerre mondiale. "Les paroles de Berlusconi sont une honte et une insulte à l'histoire et à la mémoire. Qu'il s'excuse aujourd'hui-même auprès des Italiens", a réagi dans un tweet le président du groupe Parti démocratique à la Chambre des députés. Le Cavaliere n'est "ni plus ni moins que la caricature" de Mussolini, a commenté Antonio Di Pietro, leader de l'Italie des Valeurs (IDV).
"Il est tout simplement dégoûtant que justement le jour de la mémoire Berlusconi se mette à réhabiliter l'action du dictateur qui a entraîné l'Italie dans la Seconde Guerre mondiale", a dénoncé pour sa part Debora Serracchiani, députée européenne du Parti démocrate. "Berlusconi prend ainsi une très lourde responsabilité morale et politique: il jouit d'un large écho médiatique et se trouve à la tête d'un parti qui voudrait gouverner, et il accrédite aujourd'hui la version d'un Mussolini en partie acceptable", a-t-elle ajouté.
• Le Rubygate, l'autre dossier encombrant.Silvio Berlusconi a ainsi ouvert un nouveau front alors qu'il reste empêtré dans une affaire de prostitution de mineure. Il est jugé depuis avril 2011 à Milan pour prostitution de mineure et abus de pouvoir, accusé d'avoir rémunéré des prestations sexuelles de Ruby et de l'avoir fait libérer en exerçant des pressions sur la police qui l'avait interpellée pour un larcin en mai 2010.
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